La communauté musulmane du Bénin à l’instar de ses homologues du monde a célébré mardi 16 octobre dernier la fête de la Tabaski. Pratique ancienne, héritée du prophète Abraham, cette fête est surtout marquée par l’immolation de bélier en signe de reconnaissance et de soumission à Allah. Bien endimanchés, les hommes chapelets en main, les femmes foulards autour de la tête, les fidèles musulmans du Bénin ont eux aussi sacrifié à la tradition ancestrale de la fête de l’Aïd el Kébir communément appelée tabaski. Tôt dans la matinée du mardi 16 octobre 2010, ils ont pris d’assaut les places «Idi », lieux réservés pour la prière et l’adoration du saint père qu’est Allah le miséricordieux. Cette invocation est dirigée en ces lieux par les Imam, qui cette année ont demandé la paix pour notre pays en cette veille des échéances électorales. Ils sont d’ailleurs pour la plupart revenus dans leur prédication sur les comportements à avoir pour une paix durable au Bénin. Ces séances de prières ont été sanctionnées sur toutes les places « Idi » par l’immolation d’un bélier par l’Imam. Un acte qui lance officiellement les festivités et permet aux fidèles musulmans de retourner chez eux immoler leur mouton.
En effet la tabaski est une pratique que l’Islam a héritée du prophète Abraham. C’est lui le premier à sacrifier à cette tradition. Son histoire révèle qu’il n’avait pas eu d’enfant jusque dans sa vieillesse, alors il promis à Dieu de lui offrir son fils en sacrifice s’il le lui donnait. Des années après, Abraham eu son premier fils qu’il baptisa Isaac. Seulement il feignait d’oublier sa promesse à Dieu qui le lui a rappelé à plusieurs reprises dans le sommeil à travers les rêves. Le prophète en bon croyant prit la résolution d’immoler son enfant. Dieu ayant vu sa foi lui a envoyé un bélier qu’il a immolé à la place de son fils Isaac. Depuis il est devenu, une tradition pour les musulmans. Une tradition qui symbolise la reconnaissance de l’être humain à l’endroit de Allah qui a accepté en témoignage de la foi l’offrande d’un bélier à la place d’un fils. Pour Bachirou Sabibané, l’adjoint à l’Imam de la mosquée Mahicodji d’Abomey-Calavi : « la tabaski, c’est pour renforcer la foi ». « De nos jours cette commémoration a lieu le douzième jour du douzième mois de l’année lunaire. Il s’agit en fait du jour qui succède à celui où les pèlerins de la Mecque vont sur le mont Arafat », a déclaré Raphiou Gbadamassi, maîtrisard de langue arabe, de l’Institut de Langue Arabe et de Culture Islamique (Ilaci) de l’Université d’Abomey-Calavi. Il affirme que Dieu n’a pas besoin de sang ni de chair des moutons tués ce jour là, mais qu’il recherche chez les hommes la crainte et la foi. Le dernier jour avant la Tabaski les musulmans se livrent à un jeûne dénommé « le jeûne d’Arafat » confie Bachirou Sabibané. Un exercice qui a pour but de préparer les fidèles musulmans à l’Aïd el Kébir.