20 ans de la constitution béninoise: le bilan mitigé de Fors Elections

« La constitution béninoise : enjeux et défis d’une commémoration », tel est le thème de la conférence publique organisée hier mardi 14 Décembre par le réseau d’Ongs Fors Elections pour faire le bilan des vingt ans de vie de notre constitution. Ladite conférence qui s’est tenue au Chant d’Oiseau de Cotonou a été animée par Me Joseph Djogbénou, assisté de Me Ibrahim Salami, Me Zakary Sambaou et de Joël Atayi-Guèdègbé. « On a une loi qui apprend à dominer le temps », c’est le constat liminaire fait par le conférencier Me Joseph Djogbénou sur la constitution béninoise. Vingt ans après son adoption sa promulgation le 11 décembre 1990, la constitution béninoise résiste à l’usure du temps et s’impose comme une des plus vielles de la sous région. Ceci pourrait expliquer la stabilité de notre système démocratique depuis 1990, la constitution étant le socle de celui-ci. Mais comment pérenniser la longévité de cette constitution ? Pour Me Djogbénou, deux ou trois contextes pourraient susciter une telle interrogation. Selon lui, il y a le contexte international qui tend à l’universalisation de l’Etat de droit et du modèle démocratique. Deuxièmement, il y a le contexte régional qui semble opérer une mutation des transitions démocratiques vers les transactions politiques avec la résurgence des phénomènes comme  « celui qui gagne ne gouverne pas» et « celui qui gagne ne gouverne pas seul », « l’éclosion de la gouvernance militaire, clanique, ethnique »…Autant de raisons pour s’inquiéter sur la sécularisation de la constitution dont les enjeux sont énormes : enracinement et sécularisation de la culture démocratique, éclosion d’une pratique attachée à la constitution …Pour lui, « les individus sont plus forts que les institutions » et ceci doit être corrigé. Alors comment compte-t-il séculariser cette constitution ? Me Djogbénou affirme qu’il faut « procéder à l’inventaire de nos habitudes et de nos cultures ; éviter l’encasernement politique des ressources humaines ». Au regard de tout cela le conférencier trouve qu’il nous faudra du temps pour penser à une révision de la constitution, que maintenant il faut préférer les amendements. Parlant des dysfonctionnements actuels des institutions, il trouve que « la principale tare c’est le manque de culture de dialogue ». « Je conclus qu’il ne faut pas brûler la constitution. Le constat c’est l’échec de la parole donnée, c’est la méfiance et il faut insister sur la restauration de  la confiance à travers l’éducation et la culture», a conclu Me Djogbénou. Notons que cette conférence a connu la présence effective des hommes politiques de l’opposition comme de la mouvance présidentielle, des dignitaires et têtes couronnées, des responsables des confessions religieuses et des acteurs de la société civile.

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« La Cour Constitutionnelle est inféodée »

Les participants à cette conférence publique étaient stupéfiés par une déclaration de l’honorable Epiphane Quenum. Au cours de son intervention, le député qui représentait l’Un a lâché un gros morceau. « Un éminent membre de la Cour Constitutionnelle m’a confié ceci : la Cour Constitutionnelle ne peut plus rien aujourd’hui parce qu’elle est totalement inféodée. Il faut que vous les politiques vous preniez le devant des choses », a déclaré Quenum. Mais bien que beaucoup soient surpris, ils se demandent si  l’honorable n’a pas dit tout haut ce que certains pensent tout bas.

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