Le régime Yayi tient-il à signer un dernier scandale financier avant la fin du mandat présidentiel en cours ? L’éventualité n’est pas à exclure au regard des manœuvres pour le moins curieuses qui se font autour de l’adjudication du marché d’acquisition de scanners pour le compte du Programme de Vérification des Importations (PVI). Le programme, grâce à ces scanners, devrait permettre, au cordon douanier, de passer au peigne fin les marchandises en transit au Bénin. Mais l’appel d’offres relatif à ce marché a connu quatre annulations avant d’aboutir dans des conditions totalement floues. De gros intérêts financiers en jeu expliqueraient les nombreuses reprises. Et le 16 décembre dernier, la procédure d’évaluation des offres a été viciée. En l’absence du représentant de la Société civile, membre de la commission d’évaluation, et avec une célérité unique, le dépouillement des offres s’est orchestré en 12 heures d’horloge. Les dossiers déposés lors des différents appels d’offres annulés avaient pris des semaines pour s’étudier à chaque fois. Pour ne pas faire les choses à moitié, en pleine nuit du 16 au 17 décembre 2010, les soumissionnaires ont été invités à assister à l’ouverture des offres financières.
Selon des indiscrétions dans le rang des soumissionnaires, la manœuvre semble se faire au profit d’un concurrent préféré. Sauf un scandale planifié depuis le sommet de l’Etat avec la complicité du représentant de l’ONG active dans la lutte contre la corruption, ce dernier devrait monter au créneau pour dénoncer l’évaluation cavalière des offres, et le Conseil des ministres faire preuve de vigilance pour ne pas être le dindon de la farce.
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