Revoilà les projets électoraux !

On avait connu, sous le président Soglo, le lancement de travaux de bitumage, alors qu’il était déjà entré dans la dernière ligne droite de son mandat. Cela fut dénoncé à l’époque par son opposition. Sous le président Kérékou, des ministres, candidats à sa succession, s’étaient illustrés dans des inaugurations et ouvertures de chantiers aux allures véritablement électoralistes.

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Et c’est le gouvernement Yayi qui, récemment, a dénoncé les « poteaux électoraux » posés du temps d’un certain Kamarou Fassassi pour annoncer l’électrification imminente. Si par endroit lesdits poteaux ont dû attendre des années avant de commencer à illuminer le crépuscule dans les villages, le régime Yayi ne s’embarrasse pas, à son tour, de verser dans le même travers, en multipliant les projets et les déplacements électoraux. Ainsi par exemple, sur le lieu même où il dénonçait les « poteaux électoraux », il s’agissait de mettre en service l’électricité dans un arrondissement de la commune d’Adjarra. Cela a nécessité le déplacement du chef de l’Etat en personne !

Ensuite et en faisant abstraction d’autres déplacements du genre, revoilà Boni Yayi à Adja-Ouèrè pour lancer les travaux de réhabilitation de pistes rurales pour 600 millions de FCFA ! Il faut le faire. L’on ne dira pas que c’est seulement parce que Adjarra est la commune d’origine d’un certain Adrien Houngbédji qui lorgne le fauteuil présidentiel ou que Adja-Ouèrè est le bastion d’un certain Séfou Fagbohoun qui a une longue dent pourrie contre lui et n’attend que de la lui planter dans le corps, que Boni Yayi se démultiplie et se réduit ainsi. Car, l’on aurait ainsi oublié les autres communes comme Tori-Bossito récemment, où il procède à des poses de première pierre, des premiers coups de pioche ou de niveleuse sans oublier les contrôles sur le même chantier. Et dire que, de plus en plus, toutes les formalités ne sont même pas remplies avant. La preuve, sur deux de ces chantiers au moins, la réhabilitation du carrefour de Dassa et le bitumage de la voie Allada-Ouidah avec la bretelle de Pahou-Tori, après ces démonstrations, des procédures étaient en cours pour recruter des entreprises, de contrôle notamment, qui doivent intervenir sur les chantiers. On nous dira certainement que c’est techniquement faisable. Soit !

La tendance démonstrative et piteusement électoraliste devrait se poursuivre avec, par endroit et c’est le nec plus ultra, l’importation parfois, des applaudisseurs. Ces populations qu’on va chercher dans d’autres localités avoisinantes pour les débarquer sur les lieux des manifestations où Boni Yayi doit se porter, quitte à les rétribuer ensuite. Ce qui ne se passe pas toujours à la satisfaction de ces gens qu’on réduit en troupeaux d’applaudisseurs.  Boni Yayi et son régime n’échappent donc pas à la tentation de faire du saupoudrage à l’approche de joutes électorales, sans égard aucun pour la qualité des travaux. Car, là où ils lancent des travaux et exigent qu’ils soient achevés dans un certain délai qui manque de réalisme, il y a qu’ils demandent ni plus ni moins aux exécutants, de se débrouiller. Peu importera ensuite si les travaux sont bâclés ! Eux auraient atteint leurs objectifs, le pays, lui, aurait été à nouveau saigné à blanc. Et pour rien !

Si l’on est sûr de soi, de son bilan, l’on voit venir. Or, voilà que dans une frénésie indescriptible, l’on court dans tous les sens…

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