Assassinat de Bernadette Sohoudji: visite du chef de l’Etat à Klouékanmè

Le chef de l’Etat s’est rendu mercredi dernier chez les parents de son ancienne ministre, Bernadette Sohoudji Agbossou, décédée suite à un braquage. L’acte en soi est normal. Pourtant, il était totalement déplacé.  Car, il a été fait sur fond de récupération politique. En effet, le chef de l’Etat en se rendant à Klouékanmè chez les géniteurs de la défunte, a royalement ignoré les premiers affligés dans ce drame. Il s’agit de l’époux de dame Sohoudji et de ses enfants qui ont résidence à Cotonou. Pour des observateurs avertis des agissements du chef de l’Etat, il n’y a aucun doute, c’est une manœuvre de récupération politique. Le président en se rendant à Klouékanmè a savamment orchestré une opération de charme à l’endroit des populations à un moment où seul le silence a de sens. L’autre acte qui a laissé songeur plus d’uns, est le discours tenu par le président Boni Yayi. En effet, on ne comprend aucunement ce que le discours du chef de l’Etat sur son voyage au Congo vient chercher dans une situation pareille. Qu’est-ce qui peut intéresser des gens qui pleurent  leur enfant en ce qui concerne un voyage du chef de l’Etat. Nous le disions plus haut, dans cette situation, seul le silence est de mise. En voulant trop parler, le risque de digresser est grand. Apparemment, ce virus n’a pas épargné le chef de l’Etat. Aussi, sa promesse en ce qui concerne les auteurs du braquage seront arrêtés et punis, arrache-t-il des sourires pour ne pas dire des rictus  aux Béninois. On se demande s’il est aussi certain que ces voyous seront arrêtés, pourquoi n’a-t-on pas été capable de les empêcher de commettre le forfait ? S’il est vrai que les policiers font depuis quelques temps un travail sérieux en traquant les hors-la-loi qui sème terreur et désolation au sein des populations, il est aussi vrai que la meilleure sécurité qu’ils puissent offrir aux Béninois, c’est de pouvoir prévenir les attaques des bandits.  En attendant que cela puisse advenir, Bernadette Sohoudji Agbossou, précédemment directrice du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb) a déjà fait les frais des crapules qui écument les axes routiers pour dépouiller les honnêtes populations des fruits de leur labeur. Et malgré toute la douleur qui puisse l’animer avec la perte de cette collaboratrice, le président Boni Yayi n’a apparemment pas perdu de vue qu’il doit charmer les populations quelque soit la circonstance.

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