Naguère très diserte, prompte à marcher à la moindre prouesse du Chef de l’Etat, la nébuleuse Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) est réduite depuis un moment au grand silence. Amorphe et visiblement mal en point. A la place de l’action, les responsables et les « grandes gueules » choisissent la vacance, laissant le soin aux jeunes griots d’animer la galerie. Une attitude bien curieuse pour un parti au pouvoir décidé à faire gagner son candidat dans un microcosme politique où il est la risée de deux grandes coalitions politiques de l’opposition. L’harmattan très atroce actuellement a-t-elle grippée les Fcbe ? Une chose est sûre, la machine Fcbe est de plus en plus en panne. Mais bien loin de l’harmattan, c’est le climat politique qui n’est pas favorable à ce conglomérat de partis politiques soutenant le Chef de l’Etat. Coincée de part et autre par l’Union fait la nation (Un) et la coalition Abt, cette nébuleuse a du mal à sortir la tête de l’eau. Très friandes des marches de soutien, de la mobilisation à outrance des populations, des répliques à la moindre déclaration de l’opposition et surtout des tentatives de sabotage des actions de celle-ci, les Fcbe sont désormais aphones et ses actions se font rares. Après l’installation des cadres de concertation, les uns et les autres sont allés se reposer sous leurs lauriers. Les « grandes gueules » et autres jeunes tribuns prébendés par la Marina ont disparu de la circulation. Frédéric Béhanzin et ses ouailles, Fred Houénou et les autres se font discrets. Même le président Eugène Azatassou toujours aux aguets pour les répliques les plus maladroites s’est terré dans un mutisme inquiétant. Idem pour les icônes du parti, Amos Elègbè, Alexandre Hountondji…Elle est tenue debout par quelques actions éparses de politiciens opportunistes obnubilés par le seul souci de s’accrocher aux nombreux avantages et à l’aisance matérielle acquis grâce au nouveau pouvoir. On les voit toujours rouler carrosse, amasser briques et bétons. Eux qui souffraient le martyr il y a quelques années, chevauchant pour la plupart des motos pétaradants et qui, progressivement, se sont embourgeoisés à l’ombre du pouvoir. Ils sont toujours en verve, montent des groupes de jeunes et de femmes qui passent sous les feux de la rampe pour déclarer leur soutien à Boni Yayi. A par cela, silence radio.
Les mobiles
Mais ce curieux changement de comportement de la nébuleuse a une explication. S’agit-il d’une stratégie politique ou d’un essoufflement de la machine. Selon des sources proches d’un de ses responsables, les Fcbe sont affaiblies par le manque de financement et les départs de quelques uns de ses meilleurs lieutenants. Habituées à fonctionner grâce aux perfusions financières du président de la république lui-même, les Fcbe sont devenues aujourd’hui exsangues et ceci émousse sérieusement l’ardeur des uns et des autres. On susurre également dans le sérail présidentiel que la candidature de Bio Tchané, malgré les nombreuses pressions subies, a affecté sérieusement le Chef de l’Etat. On comprend d’ailleurs pourquoi il a assoupli son discours politique de ces derniers moments. Mais il peut avoir une autre raison à ce changement de comportement. Selon des indiscrétions, les dernières décisions de la Cour constitutionnelle ont rendu optimiste la majorité présidentielle. « Nous avons gagné à 50% », avait lancé un Fcbe et ceci peut bien expliquer ce recul actuel. Sauf qu’en politique, rien n’est gagné d’avance.
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