La question défraye toujours la chronique. Plusieurs tradithérapeutes Béninois continuent de vanter sur tous les toits qu’ils guérissent le sida. Lise Héléne Pourteau-Adjahi, médécin spécialiste du Vih, est d’avis contraire. Ceux-ci endorment simplement le virus qui peut se réveiller à tout moment, clame-t-elle.
Le sida se guérit ou ne se guérit pas au Bénin ? Si la maladie fait toujours peur, elle ne manque pas de susciter à ce jour, plusieurs interrogations sur les capacités de certains spécialistes de la médecine traditionnelle locale à l’anéantir définitivement. Lise Hélène Pourteau-Adjahi, médecin en charge des consultations Vih, persiste et signe, que ces derniers ne peuvent encore guérir le mal du siècle. « Le Sida ne se guérit pas. Ils ne font qu’endormir le mal. Ils enfouissent le virus dans une partie du corps où il n’a plus pas la possibilité de dégrader l’organisme du malade pendant un certain temps » indique-t-elle. Ainsi donc, à croire cette spécialiste du sida, les tradithérapeutes ne traitent pas véritablement le sida, mais plutôt les symptômes et pathologies connexes qui l’accompagnent. Mais elle ne manque pas de reconnaître leurs diverses prouesses en la matière et pense que la collaboration entre eux et la médecine moderne doit se poursuivre et s’améliorer. « Il ne faut pas non plus mettre les patients en conflit avec les deux systèmes de soin » insiste-t-elle.
Le sida n’enrichit pas non plus les acteurs de la lutte, selon Lise, battant en brèche les allégations qui se multiplient dans ce sens. Elle avoue toutefois que de très grosses sommes d’argent sont investies dans le mal du siècle, pas seulement pour soigner les malades, mais aussi pour entre autres, renforcer les systèmes de soins, apporter divers appuis aux structures externes et Ong qui s’investissent dans le domaine, etc. Par ailleurs, coordonatrice médicale du programme Esther, Lise souligne que de 3 sites de prise en charge des Personnes vivant avec le Vih ( PvVih)en 2002, le nombre est passé à 80 destinés à près de 19000 patients aujourd’hui. « Le Bénin fait beaucoup d’efforts en la matière, le traitement est désormais accessible à un grand nombre de personnes atteintes » se réjouit aussi Stephan Ogou Coordonnateur national du même programme. Il précise cependant que tous les soins liés aux traitements ne sont pas gratuits, en dehors des Antirétroviraux, pour autant que les financements divers, quoique considérables, ne peuvent encore tout couvrir. Si jusqu’à un moment donné, les malades bénéficient de plusieurs autres apports, comme l’alimentation et les frais d’entretien, la meilleure option, aujourd’hui est de les amener à se prendre eux-mêmes en charge sur certains volets, dès lors qu’ils sont encore physiquement aptes. Lise comme Stephan mettent aussi un accent particulier sur la nécessité de ne plus rejeter les patients dans la société. « Les PvVih restent nos frères, nos amis et nos parents » affirme Lise.
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