Ecarter Gbagbo et Ouattara: la seule vraie solution en Côte d’ivoire?

Et si la seule solution, la vraie, celle qui sauvera la Côte d’ivoire de la guerre était d’écarter Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara du pouvoir? Beaucoup d’encre ont coulé depuis les premiers incidents en Côte d’ivoire; incidents consécutifs au deuxième tour des présidentielles dans le pays. Certains ont demandé à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, d’autres ont demandé à Alassane Ouattara de renoncer au pouvoir. A l’heure où les zones de conflits se multiplient en Côte d’Ivoire, où le pays est au bord de la guerre civile, ne faut-il pas réellement réétudier la situation du pays?

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Pourquoi Laurent Gbagbo doit partir

Laurent Koudou Gbagbo président de la Côte d’ivoire depuis 10 ans a longtemps été un opposant farouche à feu Félix Houphouet Boigny. Si ses arguments de défense de la démocratie et de la bonne gestion du pouvoir ont fait mouche en son temps, et si ses multiples combats pour la liberté ont séduit, Laurent Gbagbo n’est plus depuis qu’il a pris le pouvoir, le personnage sympathique et qui soutenait son peuple. Même si on ne saurait l’accuser de tous les maux du pays, Laurent Gbagbo n’a en 10 ans de gestion du pouvoir rien fait de concret dans le pays à part s’amasser une fortune (non encore estimée…).

Premier faux pas: Pour en revenir aux derniers événements, celui qui s’est autoproclamé président, a dénoncé les résultats de la CEI, mais à user de ses relations pour dévier la loi: Le conseil constitutionnel du pays a bien le droit de remettre en cause les résultats de la CEI, il a bien le droit d’annuler certains résultats, mais à le devoir de demander la reprise des élections dans les zones incriminées. Ce qui n’a pas été le cas. En voulant rétablir l’ordre constitutionnel, le conseil a plutôt retourné les résultats des élections en faveur de Gbagbo.

Comment peut-on exiger le respect de la loi, quand soi-même on l’enfreint? Comment le conseil peut-il encore être crédible?

Deuxième faux pas: N’oublions pas non plus que le président de la Côte d’ivoire n’a droit qu’à deux mandats… Gbagbo a fait dix ans au pouvoir; un mandat de 5 ans, et 5 autres années octroyées pour la période de règlement de crise…

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Troisième faux pas: , mais de taille: Laurent Gbagbo use et abuse de l’argument de l’impérialisme.  Mais qu’est-ce que c’est que l’impérialisme. Selon Wikipedia, « L’impérialisme est une stratégie, une manière ou une doctrine politique de conquête, visant la formation d’un empire, ou de domination. Ce terme est parfois employé pour désigner plus particulièrement le néocolonialisme. Par extension, « impérialisme » désigne tout rapport de domination établi par une nation ou une confédération sur un autre pays. ». L’argument le plus fréquemment utilisé par le camp Gbagbo, est que seul Gbagbo garantirait l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Seul Gbagbo pourrait empêcher les occidentaux de s’accaparer du pays. On le compare volontiers à Thomas Sankara, ou même Nelson Mandela. Mais ce que ses supporters oublient, c’est qu’a aucun moment Sankara ou Mandela n’ont rejeté une partie de leur peuple; à aucun moment, ces deux illustres africains, n’ont incité les leurs à s’entredéchirer. Même si Gbagbo n’est pas l’initiateur de la théorie de l’ivoirité, il n’a rien fait pour y mettre fin. Plusieurs de ses compatriotes du nord ont été et sont considérés par ceux du sud comme des étrangers. Mais qu’est-ce que c’est qu’un étranger? Qui en Afrique, ou même dans le monde peut se targuer d’être à 100% d’un pays? Qui?

Quatrième faux pas: comble de l’ironie, Charles Blé goudé, (initialement étudiant a en un temps record prospéré sous la présidence Gbagbo -on ne sait comment-) a été nommé ministre après le départ de Soro. Charles Blé goudé, agitateur social, qui a une haine de « l’étranger » et donc de ceux qui ont une nationalité douteuse et donc de certains compatriotes.

En résumé: Gbagbo n’a rien fait d’utile pour son pays, a privatisé bon nombre de sociétés nationales (en revendant même aux « vilains occidentaux »), n’a rien fait pour mettre fin aux histoires d’ivoirité, a aussi contourné la loi pour se maintenir au pouvoir, et pire, continue à massacrer ses opposants et tout ceci « pour le bien de la Côte d’Ivoire.

Pourquoi Alassane Ouattara doit partir

Alassane Ouattara, premier ministre de feu Félix Houphouet Boigny est un brillant économiste né à Dimbokro (Côte d’ivoire). De la lignée du fondateur de l’empire Kong à cheval sur la Mali, le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’ivoire. Très tôt catalogué comme étranger, il a été à maintes reprises défendu par Houphouet Boigny, qui condamnais les attaques que subissait son nouveau protégé.

Ecarté de la présidentielle à plusieurs reprises, par celui qui s’avère être son allié aujourd’hui, je veux nommer Henry Conan Bédié, il a pu se présenter aux élections de 2010, grâce à (il faut le dire) Laurent Gbagbo; Après un premier tour sans ambages et un débat télévisé avec ce dernier (débat pendant lequel il s’est montré plus offensif et plus à même de gérer le pays), il a reçu le soutien de son ennemi d’hier (Bédié). Mathématiquement, ouattara devait remporter la présidentielle; mais une élection est loin d’être une équation mathématique;

Premier faux pas:  la CEI n’ayant pu proclamer les résultats à son siège, (le président ayant été bloqué par les partisans de Gbagbo) n’a rien trouvé de mieux à faire que de les proclamer au siège de Ouattara. Sans attendre les résultats définitifs, ce dernier s’est félicité devant les caméras.

Deuxième faux pas: les multiples soutiens occidentaux reçus par Ouattara, avant même la proclamation des résultats définitifs par le conseil constitutionnel, n’ont pas arrangé les affaires de Ouattara dans un pays où l’étranger faisait peur, dans un pays qui se sentait occupé; Ouattara rejette la décision du conseil constitutionnel au lieu de faire un recours. (recours qui peut sembler inutile vu la situation).

Troisième faux pas: Le soutien des rebelles du nord

Quatrième faux pas: Ouattara a pris plusieurs décisions qui n’avaient pas l’air d’être suivies. Son annonce de la prise de la rti révèle son côté naif: Tous ceux qui connaissaient Gbagbo savaient qu’il ne se laisserait pas faire. Plusieurs déclarations qui au lieu de le servir, montrait en avant son côté isolé, président de l’hotel du golfe comme aime l’appeler Gbagbo. Les sanctions économiques ne jouent pas non plus en sa faveur et conforte Gbagbo qui le désigne comme ennemi de la nation.

En résumé: Ouattara n’est pas le président de la Côte d’ivoire, vu que selon la loi seul le conseil désigne le président; Les soutiens de Ouattara ne semblent pas jouer en sa faveur, surtout après la diffusion du documentaire Françafrique de la chaîne française France 2.

Pourquoi Ouattara et Gbagbo doivent partir

D’un côté comme de l’autre, il ya eu infraction de la loi. D’un côte comme de l’autre, ils représentent la scission du pays. Ouattara et Gbagbo sont chacun soutenus par près de la moitié de la population ivoirienne. Et il est tant de le reconnaître que quelque soit le scénario final le pays serait en proie à de grandes difficultés:

  • Gbagbo se désiste (de gré ou de force) en faveur de Ouattara: ses soutiens patriotes risquent de se rebeller; ce qui va maintenir des zones de conflit dans le pays…
  • Ouattara se désiste en faveur de Gbagbo: les rebelles refusent la situation et refusent de déposer les armes. La crise continue

La situation actuelle de la Côte d’ivoire est le résultat des nombreuses années passées au pouvoir par Houphouet, de la naissance de l’ivoirité (créé par Bédié pour écarter Ouattara du pouvoir), de la mauvaise foi de Gbagbo. Il faudrait se débarasser de ces deux candidats.. Mais le problème: au profit de qui???

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