«Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle, je veux mourir dignement, comme un combattant, le sabre à la main». C’est une Rosine Soglo très fâchée qui s’exprimait ainsi, vendredi dernier, face à la presse au siège de «Vidolé» à Kouhounou. Quelques heures plus tôt, elle avait conduit une marche de protestation sur la Cour constitutionnelle pour dénoncer les «injonctions répétées » de cette dernière dans le fonctionnement de l’Assemblée Nationale. «Nous étions partis sur les lieux les mains nues, juste pour rappeler à Robert Dossou et consorts à leurs devoirs et à leurs limites, mais nous avons été bloqués, moi et mes autres collègues députés à notre arrivée par une horde de policiers et de militaires lourdement armés» raconte-t-elle avec amertume.
Malgré ses 77ans, elle n’a rien perdu de sa fougue et de sa ténacité habituelle. «J’étais prête à me coucher devant la Cour constitutionnelle pendant une semaine pour faire de la racaille» dit-elle, si les autres marcheurs du jour ne l’en avaient pas dissuadée de le faire.
Face aux hommes des médias, Rosine Soglo, reviendra également sur l’incident du jeudi au parlement, où le Président Nago aurait donné des ordres à ses gardes du corps pour «frapper» un député. Elle se dit outrée par ce qui est arrivé, estimant qu’en tant que deuxième personnalité de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale devrait avoir des attitudes plus dignes.
«Nous devons tout faire pour empêcher les élections à venir qui s’organisent dans cette cacophonie» affirme par ailleurs Rosine Soglo, ajoutant que « de bouche à bouche, nous devrons barrer la route à qui veut remettre notre démocratie en cause ». Elle fait surtout allusion au processus électoral, où 1300.000 personnes recensées seraient en train d’être laissées pour compte. A ses côtés, d’autres députés de l’opposition comme Epiphane Quenum enfoncera le clou, en révélant, que son nom longtemps recherché sur les affiches a été finalement retrouvé à Malanville, alors qu’il se serait fait enregistrer à Cotonou. Un cas typique dans le lot des graves failles que comporte la confection de la Lépi, pour autant que Epiphane Quenum fut le premier président de la Cps-Lépi qu’il dirigea pendant 9 mois avant d’être remplacé par l’actuel président Ari Fari Bako.