Bénin – Invité hier sur l’émission «Zone Franche » de Canal 3, Me Joseph Djogbénou a plaidé pour le report du scrutin présidentiel du 06 mars prochain à une date ultérieure, estimant que les difficultés du processus électoral demeurent encore nombreuses. « Nous devons être dans une dimension suffisamment positive pour faire en sorte que le scrutin présidentiel se déroule dans une atmosphère apaisée.
Que le temps ne tue pas les idées et les bonnes propositions » a affirmé hier Me Joseph Djogbénou, sur l’émission « Zone Franche » de Canal 3 dont il était l’invité du jour. Ainsi, pense-t-il, le premier tour de ce scrutin ne saurait encore avoir le dimanche 06 mars prochain, face aux difficultés persistantes que connait le processus. S’il se dit satisfait que les forces morales et politiques de ce pays aient commencé par agir et à se parler depuis peu, allusion à l’initiative du Président Zinsou, Me Djogbénou affirme qu’autre chose est d’exécuter ce qu’on a convenu. Le problème, ajoute-t-il, n’est pas dans les vœux, le dialogue, mais dans la manière rapide d’agir. Et ici, le Professeur craint que l’assemblée nationale puisse aller vite dans le vote du nouveau texte de loi, que les nouvelles opérations d’enregistrement des non-inscrits se fasse aussi rapidement, que des ressources financières nécessaires soient mobilisées à temps pour qu’on puisse maintenir la date du 06 mars. «Si l’on organise le scrutin dans les conditions qui sont les nôtres actuellement, suivies de contestations et toute autre difficulté à venir, le coût pourrait être encore plus exorbitant pour le pays» prévient par ailleurs l’invité de «Zone Franche».
A propos de la date du 6 avril prévue par la constitution pour la prestation de serment du nouveau président élu, Me Djogbénou pense qu’on peut toujours la décaler. « La constitution s’applique aux êtres humains. Est-ce qu’on va tuer l’espoir du développement du Bénin à cause de cette date à respecter ?» s’interroge-t-il à cet effet. Ce que la constitution a surtout prévu, souligne-t-il, c’est d’abord et avant tout de préserver la vie des citoyens béninois.
Quant à la campagne électorale en cours, Me Djogbénou fait aussi quelques observations. «Elle est formellement engagée mais pas réellement active » constate-t-il, regrettant surtout que « le débat sur la liste électorale nous a écartés de l’essentiel », notamment, les projets de société que proposent les différents candidats en lice. « Il n’y a pas de sérieux dans les déclarations qui se font à ce jour. Va-t-on payer plus d’impôts ou moins d’impôts ? On doit tenir compte de ce qui existe maintenant. Les hommes politiques ont un devoir pédagogique de dire exactement ce qu’ils veulent faire de nous» indique, pêle-pêle Me Djogbénou, visiblement déçu. Encore plus d’autant que « la vedette des présentes campagnes, ce sont les billets de 1000 F». Côté Cour constitutionnelle, l’invité exprime aussi sa désolation, avouant que ce qui est à craindre surtout est la perception que la Cour elle-même a de ses décisions. « Mais il ne faut pas qu’elle se substitue dans les réalités des termes aux Forces armées béninoises » dit-il. « J’en appelle à la veille permanente de tous les citoyens. Nous n’avons plus le temps de dormir » lâche aussi Me Djogbénou.
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