Régularisation des non-inscrits de la Lépi: 72 heures de grève pour quels résultats?

Les centrales syndicales viennent de lancer la motion d’une grève de soixante douze heures afin de paralyser l’administration publique dans le seul objectif de se faire entendre par le gouvernement. Celui-ci fait la sourde oreille à leur revendication relative à la liste électorale permanente informatisée (Lépi). En effet, au terme du recensement dans le cadre de la réalisation de la Lépi, il a été constaté que des centaines de citoyens n’ont pas été enrôlés. Ce qui a suscité une vive réaction de la part des syndicalistes. Ces derniers exigent que la commission politique de supervision (Cps-Lépi) ouvre une nouvelle liste qui prendra en compte les non-inscrits. Mais jusqu’à présent, le gouvernement ne semble preneur. La Cps-Lépi interpellée par les syndicalistes a répliqué qu’elle initie une opération de ratissage qui prendra en compte les non-inscrits. Seulement, cette opération a constitué un coup d’épée dans l’eau. Ainsi de conférence de presse en marche de protestation, de meeting en meeting, les confédérations syndicales ont conclu qu’elles ne sont pas entendues. Alors, il faut déclencher une pression capable d’ébranler le gouvernement. Ce qui justifie les soixante douze heures de grève.

Le gouvernement venait alors d’enfoncer le clou. Le Cps-Lépi a transmis la liste informatisée à la commission électorale nationale autonome (Cena). Ce qui confirme le motif fondamental du débrayage syndical. Plus de mille personnes ont vu leurs droits de vote supprimés. Ce fait, évidemment dans l’absolu constitue une violation du droit du citoyen.  Et il n’y a que l’Etat qui répondra des conséquences de cet acte. Aussi, ce qui est paradoxal est qu’avec les soixante douze heures de grève, les travailleurs militants ou non déserteront les bureaux et autres préoccupations de l’Etat pour vaquer à leurs obligations électorales. Et c’est toujours l’Etat béninois qui s’en sort perdant. Le gouvernement usait de son pouvoir de décision en faisant avancer la Lépi contre le consentement des syndicats. Et les centrales, elles aussi, viennent de décider de la paralysie de l’administration. Attendons de voir les effets.

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