Affrontement entre forces de l’ordre et populations à Porto-Novo

Des blessés graves, dont 3 policiers et des dégâts matériels (Un conseiller municipal gardé à vue)
Après les échauffourées du samedi dernier dans la ville de Porto-Novo qui s’étaient soldées par une vingtaine d’arrestation, les manifestations post électorales ont repris de plus belle dans cette ville capitale fief du candidat de l’Union fait la nation. En effet, tout a commencé dans la matinée d’hier par une marche pacifique des femmes des marchés de la ville de Porto-Novo à travers les grandes artères de la ville et conduite par l’honorable Sanni Yibatou Glèlè assisté de son collègue Ismael Tidjani Serpos de l’UN. Cette marche, selon les informations recueillies, aurait pour objectif de protester contre les résultats définitifs proclamés au petit matin d’hier par le président de la Cour Constitutionnelle et qui confirmait gagnant le président Boni Yayi. Cette marche a débuté au marché Zèbou dans le 3è arrondissement de la ville et la marche s’est poursuivie normalement à travers la ville quand subitement aux encablures de la direction régionale de la Sbee de Porto-Novo, les bonnes dames qui marchaient par milliers soutenues par des hommes aussi se sont heurtés aux forces de l’ordre et particulièrement des dizaines de policiers qui leur ont barré la voie. Mais les manifestants n’ont pas voulu céder à l’intimidation de ces forces de l’ordre et ont continué la marche. Finalement cette marche pacifique a tourné au vinaigre puisque les hommes en uniforme ont commencé par disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène et de matraques. Des coups de feu sont tirés en l’air pour dissuader ces manifestants qui ont résisté pendant plusieurs heures. La marche pacifique a laissé place alors à un affrontement ouvert entre forces de sécurité et manifestants. Plusieurs dégâts ont été enregistrés, de nombreux manifestants ont été arrêtés et battus comme des bêtes sauvages, deux individus seraient actuellement dans un état comateux et évacués vers l’infirmerie du camp militaire, trois policiers auraient été également blessés par des jets de pierre, un véhicule des policiers a vu sa pare brise cassée. Un conseiller municipal de la ville de Porto-Novo du nom de « Bébéto » aurait été arrêté par les forces de l’ordre et gardé à vue. Selon l’honorable Sanni Yibatou Glèlè, ce qui vient de se passer est une forme de privation de liberté et qu’à travers ce qui vient de se passer hier c’est notre démocratie qui vient de prendre encore un grand coup. Elle sera appuyée dans ses propos par le député de l’UN Tidjani Serpos qui a martelé que ça ne se passera pas comme cela et que la lutte va continuer de plus belle. Il a ajouté également que notre démocratie chèrement acquise est en danger. Un tour effectué au commissariat central de Porto-Novo où les manifestants sont gardés, un responsable de la police a confié que les personnes arrêtés seront relâchées dans les heures qui suivent après quelques interrogations et que le consensus aurait été trouvé avec les autorités municipales de la ville. Paradoxalement, le chef du 3è arrondissement de la ville de Porto-Novo Joseph Adanvè qui a été rencontré à l’entrée du commissariat central de Porto-Novo a confié qu’on  lui a interdit l’accès puisqu’il serait venu vers les autorités policières afin de connaitre ceux-là qui ont été arrêtés. Ces manifestations post électorale  un peu partout dans le pays et particulièrement dans la ville de Porto-Novo vient confirmer une fois encore les rumeurs de l’organisation de nombreux manifestations après les joutes électorales du 13 mars 2011. Surtout que les populations menacent toujours de se faire entendre dans les prochains jours.

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