Bénin: sit-in géant de la société civile pour le report des élections

L’obstination du gouvernement à organiser l’élection présidentielle le 06 mars prochain en dépit du cafouillage et de la confusion observée au niveau de la liste électorale et de la distribution des cartes d’électeur fait sortir la société civile de ses gongs. Hier très tôt dans la matinée, des centaines de personnes ont fait des sit-in aux carrefours Mènontin et St Michel pour exiger le report de l’élection. Après avoir plaidé vainement pour un report du scrutin du 06 mars, les acteurs de la société civile ont décidé de passer à des actions fortes.

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Hier, très tôt dans la matinée, ils ont organisé des sit-in itinérants sur deux grands carrefours de Cotonou. C’est d’abord au carrefour Mènontin à quelques encablures de la chaîne de télévision privée Canal3 qu’ils ont organisé le premier. Sous la houlette de Me Joseph Djogbénou, Huguette Akplogan Dossa, Martin Assogba, Joél Atayi-Guèdègbé, des centaines de personnes, les têtes ceintes de banderole blanche, pancartes et banderoles en main, se sont assis sur le carrefour pendant une bonne dizaine de minutes, scandant à tue tête le report du scrutin. Devant la foule de militants engagés, l’une des icônes de la société civile Mme Huguette Akplogan Dossa affiche sa détermination à barrer la route à toute élection organisée de manière bâclée. « Population béninoise, l’heure est grave, (…) c’est la première fois dans notre pays qu’à 72 heures du scrutin, il n’y a ni liste électorale, ni cartes d’électeur, encore moins les conditions pratiques pour l’organisation du scrutin », fulmine-t-elle. Me Joseph Djogbénou pris la relève. Pour lui, « le meilleur choix à faire est le report de l’élection » afin d’appliquer les deux résolutions issues de la médiation des anciens présidents Zinsou et Soglo. Il ajoute « qu’il s’agit d’un report utile dans un délai raisonnable » afin de corriger un temps soit peu les nombreux ratés, dérapages et confusion notés lors de la délivrance des cartes d’électeur et de l’établissement de la liste électorale. Après Mènontin, cap est mis sur le carrefour St Michel. Ici, la manifestation a pris une autre envergure puisque les secrétaires généraux des centrales syndicaux s’y sont ajoutés. Tous ont décidé de s’asseoir par terre. Todjinou, Azoua, Lokossa et tous les acteurs de la société civile s’asseyent sur la chaussée chaude, de quoi attirer l’attention des passants du danger qui menace notre démocratie. Pendant une bonne dizaine de minutes, ils ont observé le sit-in. Le porteurs de banderoles- sur lesquelles on peut lire «Non à la Lépi d’exclusion», «Election d’accord, ma carte d’abord »…-et quelques policiers réquisitionnés assurent la protection des manifestants et le règlement de la circulation. L’occasion s’y prête pour un mini-meeting. Gustave Assah en profite. Mégaphone à la bouche, il improvise un slogan : «nous voulons voter» repris en cœur par les manifestants aux fesses réchauffées par la canicule du bitume. «Nous sommes déterminés à verser notre sang pour arrêter l’imposture », menace Todjinou. Plus courageux, Gaston monte sur le podium qui sert à la police pour réglementer la circulation. Il invite tous les manifestants à se mobiliser demain matin pour arrêter l’imposture et la pagaille des «bourgeois».

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