La tension sociale actuelle est des plus préoccupantes pour les anciens présidents, qui depuis peu jouent le rôle de médiateur entre les acteurs politiques pour une sortie de crise. Les accords issus de leur médiation semblent ne pas être respectés. En point de mire se trouverait l’enregistrement des citoyens laissés en rade par le processus de la réalisation de la lépi, dont certains risquent d’être mis d’office hors système-lépi. L’évaluation de la situation ne comble pas les espoirs des médiateurs mais au contraire augmente leurs craintes. Ils l’ont fait savoir ce jeudi à travers une sortie médiatique tenue au Palais des congrès de Cotonou.
Lire l’intégralité de la déclaration faite à cet effet par le Président SOGLO maire de la Ville de Cotonou
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Je vous remercie très sincèrement pour votre présence. Tout d’abord je salue chaleureusement la présence du Président ZINSOU mon doyen pour l’heureuse initiative qu’il a prise et le rôle qu’il continue de jouer pour que notre cher pays puisse traverser cette période électorale fort sensible dans la paix, la concorde et la cohésion nationales. Comme nous le savons tous, en plus de la foi, la justice et la vérité sont des éléments essentiels fondateurs de la paix, la paix des cœurs et des esprits. Dans son message du 7 mars 2011, le Président ZINSOU a tenu à préciser à l’adresse de nous tous: citation: « J’insiste pour que le consensus que nous avons obtenu soit préservé au-delà des clivages ». Fin de citation. Je partage totalement ce point de vue et !’appuie avec détermination car c’est sans hésitation que je suis sorti de ma réserve pour dire à mes administrés de Cotonou qu’ils avaient raison mais que nous avons de solutions à leurs préoccupations dans le respect des Lois. En ma qualité de Maire de Cotonou, la principale ville et métropole de notre pays, mes observations sur le terrain m’amènent à examiner avec vous l’état actuel de la situation.
Mesdames et Messieurs,
Chers corn patriotes,
A la suite des nombreuses manifestations des citoyens,
notamment de celles et ceux qui couraient le risque de ne pas pouvoir participer aux échéances électorales de 2011, et grâce aux négociations et à la volonté de tous les Acteurs à commencer par le chef de l’Etat d’aboutir à un accord qui préserve la paix dans notre pays en évitant des frustrations légitimes inutiles, l’Assemblée
Nationale en sa session extraordinaire du 3 mars 2011 a voté la Loi
2011-03 dite d’habilitation. En son article 1, elle donne en effet à la
CPS-LEPI, à la MIRENA et à la CENA une habilitation spéciale «à prendre toutes les mesures utiles visant à assurer et à faciliter aux citoyens en âge de voter, l’exercice de leur droit constitutionnel de vote ». A l’annonce du vote de ce texte de Loi tout le peuple béninois a poussé un Ouf de soulagement car la grave injustice que constituerait le déni de vote à certains citoyens qu’on n’a pas pu inscrire jusqu’ici et qui veulent comme tout béninois exercer leur droit constitutionnel de vote venait d’être évitée.
Le peuple béninois s’attend qu’en conséquence, tout soit mis en œuvre avec diligence par les organes cités dans la Loi; à savoir la
CPS-LEPI, la MIRE NA., et la CENA, pour atteindre cet objectif majeur permettant à tout béninois d’être en mesure d’exprimer son suffrage comme il le désire. Tout le monde s’est mis immédiatement au travail avec ardeur. Malheureusement, au vu des constats faits sur le terrain dans la commune de Cotonou dans le département du Littoral, cette attente légitime n’est pas satisfaite. Il en est ainsi sans aucun doute sur une bonne partie du territoire national.
En effet, les difficultés sont nombreuses:
1) Les équipements techniques n’ont pas pu être déployés à temps.
Ils sont insuffisants, et ne sont pas souvent fiables;
2) Le rythme très lent des opérations: 100 à 150 personnes par jour par appareil ne permet pas de prendre en compte tous ceux qui étaient inscrits dans des cahiers que détiennent la CPS-LEPI et la
MIRENA ;
.. 3) Enfin aucune disposition technique particulière n’est prise en ce qui concerne ceux et celles qui ne figurent dans aucun cahier, et n’ont pas été recensés au cours des opérations porte à porte. Ils sont nombreux; C’est essentiellement pour la prise en compte de tous les citoyens en âge de voter, et notamment ceux qui n’ont pas pu être recensés ni enregistrés que le consensus politique a pu être obtenu grâce aux efforts de tous les principaux acteurs de notre vie sociale et politique, le chef de l’Etat en tête et grâce surtout au Président ZINSOU qui a su éveiller en chacun des participants aux concertations, la conscience de l’importance de l’enjeu, et l’intérêt capital que revêt pour chacun de nous la nation béninoise. C’est ce consensus politique qui a fondé la Loi 2011-03 d’habilitation que l’Assemblée Nationale a unanimement adoptée en sa session extraordinaire du 3 mars 2011.
L’évaluation de la situation sur le terrain n’a pas encore comblé nos espoirs. Mes craintes sont grandes de voir bon nombres de nos compatriotes n’être pas pris en compte si le vote pour l’élection Présidentielle a effectivement lieu le dimanche 13 mars 2011.
Que feront alors ceux ou celles qui seront maintenant ainsi mis d’office hors système-LEPI aux prochaines élections législatives et communales, seront-ils condamnés à ne pas voter à ces échéances électorales? C’est la hantise de la plupart des citoyens de notre pays. J’invite tous les acteurs politiques qui, avec le concours du Président ZINSOU et de votre serviteur, ont participé aux dernières négociations à tenir une réunion d’évaluation de l’application de la Loi votée par notre Assemblée Nationale et pour faire des propositions concrètes en vue de l’amélioration de la liste électorale permanente informatisée (LEPI) qui soit à la satisfaction de nous tous ou tout au moins à la satisfaction d’une large majorité de notre peuple étant entendu qu’aucun béninois ne doit sous aucun prétexte, être frustré dans l’expression de son droit constitutionnel de vote, selon les termes même de la Loi d’habilitation.
Je réitère ma proposition de décompte public du reste des personnes non encore recensées et enregistrées à des endroits publics (écoles) en présence des représentants de tous les partis politiques et avec le concours des Maires des communes et les responsables des démembrements de celles-ci que sont les chefs d’arrondissement et les chefs de quartier.
La liste des personnes ainsi établie sous un tel contrôle efficace sera communiquée à la CPS-LEPI et à la CENA. Ainsi ces citoyens pourront voter comme tous les autres en attendant leur prise en compte par la LEPI.
Je vous remercie.
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