Face à l’imbroglio qui caractérise l’organisation de l’élection, Fors élections est sorti de son mutisme. Hier face à la presse, le président du conseil d’administration de cette organisation Me Joseph Djogbénou est revenu sur l’interprétation de la loi N° 2011-03 du 4 mars des organisations de la société civile par la Cena, la Cps-Lepi et la Mirena et rejeter en bloc la restriction qu’ils tentent d’introduire. Il a aussi fustigé la montée en force du régionalisme dans la campagne électorale.
L’interprétation de la loi n° 2011-03 du 4 mars par les institutions chargées de l’organisation n’est pas bien partagée par Me Joseph Djogbénou. Voulant réduire le champ d’intervention de cette loi et se faciliter la tâche, les membres de ces institutions ont donné une interprétation au groupe de mots « béninois en âge de voter ». Pour eux, ceux-ci ne concernent que les personnes ayant manifesté leur volonté d’être pris en compte par la Lepi et qui ont participé au moins à la première étape du processus. Hier, sous les feux de la rampe, le président du conseil d’administration de Fors élections a rejeté en bloc cette interprétation. Pour lui, cette loi ne mérite pas une telle interprétation car il s’agit bien d’une loi spéciale et en tant que telle, elle déroge à la loi générale qui est la loi N°2009-10. « Nul n’a le droit de restreindre là où la loi n’a pas restreint. Ce n’est pas à eux d’arrêter les béninois susceptibles de voter », a-t-il déclaré. Il a ajouté que c’est enfreindre à la loi que de la restreindre. Et donc, il faut recenser tous les citoyens en âge de voter. C’est pour quoi, rejetant toute option de report futile, il propose de reporter l’élection pour le 27 mars afin d’épurer le fichier électoral et d’enrôler tous ceux qui sont abandonnés. Le second tour aura lieu évidemment deux semaines après. Mais avant cela, le 05 mars, tous les acteurs politiques devaient se réunir pour faire démissionner le président de la république et confier l’organisation du second tour au président de l’Assemblée nationale. L’autre sujet qui a retenu son attention est le régionalisme. Il fustige les propos tenus par des leaders politiques au très haut niveau qui n’honorent pas notre pays et sa démocratie. « On entend dire que les gens d’une telle région votent pour le sang et que d’autre vote pour leur ventre. Le sang et le ventre ne conduisent pas loin », a-t-il conseillé avant d’inviter les candidats à faire preuve de grandeur. Il a été suivi au pupitre par Clotaire Olihidé, membre de Fors élections. Après avoir rappelé les nombreuses violations de la loi autour de la Lépi, il demande la publication de la Lepi telle que prévue par la loi mais aussi sa vérification si on veut être à l’abri des contestations. Il conclut que « aller à l’élection le 13 mars, c’est un suicide ». Fors élections a aussi exposé son projet de « village électoral » qui lui permettra de mieux compiler les résultats du scrutin par un système satellitaire dont le serveur est basé aux Etats unis.
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