(Il y avait plus de peur que de mal)
On avait tout craint : violences, affrontements, perturbations du scrutin, cafouillages dans l’organisation, faible participation…. Les faits vécus ont globalement démontré le contraire ce dimanche. A part quelques incidents mineurs et négligeables, quelques retards observés par endroits tout s’est bien déroulé sur l’ensemble du territoire national. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les électeurs sont sortis massivement pour accomplir leur devoir citoyen.
Les nombreux observateurs nationaux et internationaux déployés sur le terrain auront, sans doute, le temps de confirmer la bonne tenue de ce premier tour du scrutin présidentiel de 2011. Impossible d’y croire les jours d’avant, vu la tension qui régnait dans le pays. Les controverses autour de la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), suffisaient à elles seules, pour rendre ingérable l’élection de ce dimanche, tant les esprits s’échauffaient dans les camps adverses et au sein des milliers de non-inscrits. Même les opérations de rattrapage organisées cette semaine, n’avaient pas pu calmer la colère des uns et des autres, parce qu’ils ne seront pas tous pris en compte. A Cotonou, Porto-Novo, Ouidah et autres villes où ces non-inscrits étaient demeurés très nombreux jusqu’à la veille du scrutin, le pire était envisagé pour ce dimanche. Lorsque 9 des 13 candidats ont aussi, trois jours avant, fait une déclaration pour demander un nouveau report (après les deux premiers reports, 27 février et 06 mars), contre la détermination du pouvoir en place à l’organiser coûte que coûte ce 13 mars, les plus sceptiques des Béninois ont été du coup gagnés par une grande peur. Que se passera-t-il ce dimanche ? Le Bénin ne va-t-il pas basculer dans la violence ? Et si le malheur du Bénin commençait ce jour ? Autant d’inquiétudes qui se répandaient dans tout le pays. Mais rien n’y fit. Tout semble avoir marché comme sur des roulettes, de l’avis de plusieurs observateurs. Ce dimanche 13 mars est, ironie du sort, la date anniversaire de décès de Mgr Isidore de Souza, acteur au premier rang de l’historique conférence nationale des forces vives de la nation de 1990. Son ombre a sans doute plané sur ce premier tour, en bon pacificateur.
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