Telle société, telle Université. C’est le parallélisme de deux entités. Pour dire que toute université est fille de sa société. Ou si l’on veut que toute société mérite l’université qu’elle a. La période électorale porte, au-delà des mots, cette vérité. Parce que cette période a l’inestimable avantage d’illustrer cette vérité par les faits, de nous la faire vivre. La quasi totalité des candidats à la présidentielle du 13 mars prochain estiment nécessaire de faire une escale à l’université d’Abomey-Calavi (UAC). C’est le passage obligé pour les uns et les autres, le temps d’une campagne électorale. Pourquoi se seraient-ils blâmés d’une démarche aussi opportune qu’utile ?
L’UAC concentre près de 30 000 étudiants, tous en âge de voter. On manquerait de vision si l’on devait négliger un tel bassin électoral, quand on sait qu’un étudiant est un grand électeur potentiel. L’UAC, comme toute structure universitaire, est à tenir pour l’antichambre des hauts cadres de demain. On ferait preuve d’une sévère cécité si l’on ne prenait pas en compte une telle donnée.
Mais tous ces traits qui singularisent l’UAC, ne la distinguent pas pour autant, dans la foire électorale actuelle. La campagne électorale s’y déroule comme partout ailleurs, sans que l’on tienne compte de ce qui fait la spécificité de cet espace. Pour dire quecela ne nous change pas beaucoup de ce qui nous est donné à observer dans un bourg perdu du Borgou ou dans un bled oublié du Couffo.
Arrivée en fanfare du candidat et de son comité de campagne. Mots de bienvenue du porte-parole du comité d’accueil. Des stéréotypes et des formules toutes faites, en somme du réchauffé au goût du jour, du « déjà entendu » apprêté pour la circonstance. Discours du candidat, déclinaison de promesses, tel un long chapelet de vœux pieux. Applaudissements à tout rompre sous l’orage des décibels que libère le matos de service. Bon point le candidat qui aurait ajouté au menu quelques sandwichs et rafraîchissements.
Une fois la messe dite, les étudiants s’égaillent aux quatre vents avec, en récompense, des tee-shirts, des casquettes à l’effigie du candidat, des posters. De bien maigres babioles et étrennes contre des heures qui auraient distraits les étudiants de leurs études. Mais ces clients hautement prisés par les différents candidats n’en ont cure. Ils poursuivront le même rituel avec le prochain candidat annoncé. Ainsi va la foire électorale à l’Université.
Laisser un commentaire