Journée du 08 mars 2011: ces femmes béninoises toujours sous-estimées!

Pour une fois encore, le monde entier célèbre les femmes ce mardi 08 mars 2011. Au Bénin, leur situation ne s’est pas trop améliorée en dépit des multiples efforts déployés ces dernières années. L’actualité électorale fera noyer sans doute ce mardi 08 mars, consacré dans le monde entier aux femmes. Le plus important en ce moment au Bénin, c’est de faire voter tous les citoyens en âge. La candidate Marie Elise Gbèdo, seul sexe féminin dans le lot des 14 présidentiables, n’a pas, non plus autre souci. Mais elle ne perd pas de vue également que ses consœurs demeurent encore dans une situation critique. C’est d’ailleurs, ce qu’elle entend régler de prime abord, si elle est élue. La femme béninoise en réalité peine à s’établir en société. En dehors de quelques rares qui émergent, le plus grand nombre est encore terré dans une pauvreté absolue. Dans presque toutes les communes du Bénin, les multiples villages qui existent regorgent des femmes analphabètes et dépourvues de tout. Elles sont encore plus nombreuses qui subissent toujours les affres d’une gent masculine féroce. Les violences verbales et physiques répétées dont elles sont victimes sont légion un peu partout dans le pays. Des organisations non gouvernementales appuyées par des partenaires techniques et financiers mènent une lutte importance dans ce sens, mais le mal est encore entier. Si certaines femmes ont la possibilité de s’y échapper, d’autres n’ont d’autre choix que de vivre cet enfer tout le reste de leur vie. Parfois ,les pesanteurs socio-culturelles s’en mêlent avec la bénédiction des chefs coutumiers.

Dans les zones urbaines ou périurbaines, la situation n’est guère reluisante. Les femmes sont réduites à faire des activités insignifiantes, ne procurant que quelques résidus de bénéfices. Si certains soutiennent l’impact des micro crédits aux plus pauvres initiés par le régime du changement en leur faveur, beaucoup de bénéficiaires ne croient pas encore qu’elles y trouveront leur salut, aux côtés des hommes qui gagnent toujours plus fort. Doivent-elles continuer à vivre dans un tel état ? La question mérite réflexion en ce jour où elles sont à l’honneur au Bénin, comme partout ailleurs dans le monde entier.

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Des enseignants parlent de la femme…

Mme Ahouandjinou, professeur d’anglais: « Les femmes doivent penser à elles-mêmes d’abord »

«La journée du 8mars est consacrée aux femmes pour penser à elles-mêmes, à leur avenir et à tous ce qu’elles peuvent faire pour la bonne marche de leur foyer et pour le développement du pays. Avec l’argent, nous faisons plusieurs catégories de dépenses. Certaines femmes aident leurs maris, il y en a qui préfèrent s’investir dans leur beauté physique. Si le mari fait son devoir normalement, la femme se dit qu’elle n’a plus besoin de l’aider. Mais si le mari ne demande rien sur l’habillement de la femme, alors elle est obligée de dépenser son argent. D’autres préfèrent aider leurs parents avec leur argent, parce que ce sont eux qui nous ont donné la vie. Et quand ils sont à la retraite, nous devons les aider.»

Eric C. Gangniahossou, enseignant: « La femme est la plénitude de la création »

« Le 8 mars, journée de la femme, me rappelle toujours une sainte parole. A la création du monde, Dieu a d’abord fait l’homme avant de créer la femme, pour que l’homme puisse évaluer toute l’ampleur de la solitude. Vivre seul, sans un frère, sans une âme féminine. Le créateur nous montre ainsi toute la difficulté que nous pouvons avoir, malgré tout ce qu’on peut posséder de matériel, toute la blessure psychique, même existentielle qu’on peut sentir si nous n’avons pas la femme à côté. Donc, la femme dans le monde c’est la plénitude de la création. La femme c’est l’utilité, l’urgence, de ce qui doit être avant que tout soit. Aujourd’hui, l’argent de la femme va vers les petits garçons, les hommes forts. Aussi, quand elle en a , elle pense d’abord à ses cheveux, à ses parures, à ses chaussures, à ses sacs, qu’elle va changer et rechanger et enfin à sa construction. Je ne sais pas si les femmes font quelque chose dans le ménage. C’est d’abord sa beauté. Rarement, on rencontre des femmes responsables qui s’intéressent à l’habillement de l’homme. Son argent, c’est d’abord elle ».

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Bruno Ahlonsou, enseignant: « Je continue de m’interroger sur la journée de la femme »

« La journée de la femme doit rentrer dans les mœurs aussi. Il n’y a pas une réelle journée de la femme. Pour la plupart, l’argent des femmes va dans leur maquillage, leur habillement et peut-être dans le foyer aussi. Surtout que nous rencontrons des femmes qui sont chefs de foyer. Mais je continue de m’interroger sur la journée de la femme, parce qu’il y a une certaine inégalité. Et c’est parce qu’il y a une inégalité qu’on a instauré cette journée. Si on va sur le marché du travail, dans les institutions, dans les administrations, les femmes n’occupent pas les mêmes postes que les hommes. Elles sont en minorité un peu partout, alors qu’elles constituent une masse importante ».

Propos recueillis par Nicoleta Akpiti

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