Découverte des richesses culturelles locales : associer les populations rurales aux projets artistiques

Les initiatives culturelles émanant de la réflexion des promoteurs ont pour la plupart pris en compte les milieux urbains. Celles qui se dirigent vers les villages s’adressent souvent aux élèves et écoliers des collèges et écoles ruraux. Les habitants de ces espaces ruraux ignorent la portée de ces projets. Dans l’espace culturel béninois il est rare d’assister à une initiative culturelle qui spécifie une localité donnée et son contenu.  Très souvent ce sont des festivals de musique locale ou moderne qui se veulent le reflet de la culture locale. Or la culture ne se résume pas qu’aux rythmes, chants, danses, panégyriques et autres. Il y a aussi la vie des autochtones du village ou de la région.

Du mois de février au début du mois de mars 2011 les habitants du village côtier «Togbin»  ont découvert la richesse de leur milieu de vie à travers un projet artistique appelé «Rèvman d’Kartyé». Une initiative de Chrystel Gbaguidi. Il s’est agit d’un séjour d’un mois effectué par un groupe d’artistes, auteurs, metteur en scène, plasticiens, comédiens, danseurs, toutes disciplines confondues afin de produire une série d’œuvres artistiques, appelée ‘Performance’. Présenté à la fin des activités sur des portions d’espace du village Togbin, ce spectacle a exposé le vécu quotidien des pêcheurs. Une diversité d’actions observées sur le terrain, ont été transformées grâce aux touches  artistiques. A la vue du spectacle, les populations se sont mirées, retrouvées et ont appréciées. Ils ont même demandé aux initiateurs d’envisager une prochaine fois. Car, ils ont eu l’opportunité de se remémorer l’histoire de leur territoire.  Comme ces villageois, les habitants de Grand-Popo, Sèmè, Tori, Aklassato ou de Comè voudront profiter de cette aubaine. Ils voudront voir leur patrimoine, manié par les artistes et placé sur orbite. C’est donc un appel à l’endroit des promoteurs culturels doivent réfléchir à comment procéder pour aider le monde rural à se promouvoir. Il ne suffit pas seulement d’organiser des festivals de musique traditionnelle dans les villages, mais d’aller s’imprégner des réalités  du milieu afin de les exhiber sur des toiles, à travers des images, des chansons, des textes mis en scène. C’est une manière d’associer les populations rurales aux projets artistiques. Ainsi, elles se sentiront impliquées dans le développement endogène. Elles ne se contenteront plus de ce que leur servent les artistes, mais de ce qui est produit avec leur accord et complicité. Parce qu’il existe dans chaque région une activité à laquelle est liée la vie des autochtones. Il revient alors à l’artiste de travailler sur la manière d’exercer cette activité dans le milieu et  sur tous les autres aspects qui caractérisent ce milieu. C’est une manière de promouvoir le milieu et en même temps les habitants.

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