«Ecrire et lire la langue fon» du professeur Albert Bienvenu Akoha

La solution aux difficultés de lecture et d’écriture du fongbé

Professeur au département des sciences du langage et de la communication à l’Uac, Albert Bienvenu Akoha vient de publier un ouvrage à la fois outil de travail pour les universitaires, piste de recherche pour les étudiants en linguistique, manuel d’apprentissage en autodidacte de l’écriture et de la lecture du fongbé, … : «Ecrire et lire la langue fon». Le lancement officiel a eu lieu le vendredi 15 avril 2011 sur le Campus d’Abomey-Calavi. « Creuser, fouiller, bêcher, ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit mais un peu de courage vous le fera trouver.», La Fontaine. C’est par ces propos du poète que le professeur Albert Bienvenu Akoha invite tout le peuple béninois et d’ailleurs à l’étude de la langue fon pour y découvrir ses beautés et richesses. Et pour les aider, l’enseignant chercheur au département des sciences du langage et de la communication à l’Université d’Abomey-Calavi vient de publier aux éditions Caarec, «Ecrire et lire la langue fon».

Le livre est destiné à ces personnes qui, savent lire et écrire la langue française et désirent acquérir les compétences pour la lecture et l’écriture du fongbé. Pour l’auteur, «il ne suffit pas d’être scolarisé dans le système éducatif béninois “du tout français” pour être capable de savoir lire et écrire sa langue maternelle béninoise». Telle est la première équivoque que le professeur a voulue relevé par la rédaction de  cet ouvrage. «Ce livre a été rédigé pour lever trois équivoques ou malentendus » a-t-il confié dans son discours prononcé à la cérémonie officiellement de lancement du livre. C’était le vendredi 15 avril dernier sur le campus d’Abomey-Calavi sous le parrainage du professeur Adrien Huannou, doyen honoraire de la faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) à l’Uac. La deuxième équivoque est celle qui réduit l’écriture et la lecture des langues béninoises à l’alphabétisation. La troisième et dernière, c’est de briser l’idée selon laquelle les langues nationales du Bénin sont pauvres en mots et incapables de véhiculer des pensées philosophiques.

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Dans ce livre, l’apprenant du fongbé a les notions nécessaires – consonnes, voyelles, etc.- pour la lecture, l’écriture et la traduction en langue fon. Il peut aussi se soumettre à des réflexions sur des pensées philosophiques. Au-delà du cible que constituent ces apprenants, «Ecrire et lire la langue fon» est aussi destiné aux universitaires qui sont appelés à faire des recherches sur les savoirs endogènes. C’est par conséquent, un livre pour tous les universitaires, à en croire le professeur Albert Bienvenu Akoha. «Dans tous les branches de connaissances, on a besoin de s’imprégner des savoirs endogènes pour tresser la nouvelle corde au bout de l’ancienne». C’est à ce prix, ajoute-t-il, que le système éducatif béninois sera lié à son environnement socioculturel qu’il a mission de transformer.

«Albert Akoha; grand-père de la linguistique

Le professeur Albert Bienvenu Akoha a démarré sa carrière d’enseignant du supérieur en septembre 1980. Il a donc formé plusieurs générations dont celui de l’actuel Vice-doyen de la Flash, Flavien Gbéto pour qui Albert Bienvenu Akoha est un grand-père dans le domaine de la linguistique au Bénin. Auteur de deux doctorats sur la langue fon, il intervient au département des sciences du langage et de la communication où il enseigne entre autres, la didactique du fongbé, la lexicologie, les cultures africaines, langues et littératures africaines. Président de la commission nationale de la langue fon, Albert Bienvenu Akoha dirige également des conservatoires de danses et cérémonies royales au Bénin. Avant «Ecrire et lire la langue fon», il a publié nombres d’ouvrage sur la grammaire et le lexique fon dont «Syntaxe et lexicologie du fongbé (Bénin)» paru aux éditions L’Harmattan. «Si la culture était comparable à une vase, la langue en serait la base» dit  le professeur.

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