« Ensemble on est fort » dit-on. Les pays d’Afrique, chacun dans ses nombreuses initiatives dans le sens de la lutte contre la fraude et le piratage des œuvres d’art ont toujours, jusque là, échoué. A la limite, elles réussissent à peine. C’est certainement ce qui justifie leur union notamment celle de ceux de l’Afrique de l’Ouest pour mener le combat. C’est du moins d’après les conclusions de la deuxième réunion de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur le droit d’auteur. Une réunion démarrée par les experts ouest africains sous le slogan «Tous ensemble pour lutter contre la piraterie, car la piraterie tue la création», rapporte l’Apa-Niamey (Niger). Ceci, pour des résolutions en vue d’une véritable protection du droit d’auteur dans l’espace Cedeao. Et par conséquence, pour une lutte permanente et efficace lutte contre la fraude et la piraterie des créations culturelles. Les textes à propos de ce combat seront désormais harmonisés dans la région.
Il est à noter que «la Cedeao a créé l’observatoire régional avec comme mandat principal la coordination de la lutte contre la fraude et le piratage des œuvres, suite au constat selon lequel les artistes africains et en particulier ceux d’Afrique de l’Ouest (…) peinent à vivre de leur art à l’exception de quelques rares privilégiés. Cet organe est chargé de mettre en place un environnement juridique adéquat dans les Etats membres et consolider la gestion commune et le développement des industries culturelles.»
Une occasion peut être pour le Bénin
C’est un organisme qui pourra apporter un appui de taille à plusieurs pays en matière de la lutte contre la piraterie. Le Bénin où cette lutte piétine toujours, en dépit de tout, en est un. On se rappelle encore de quelques unes des nombreuses organisations, tant des artistes que de l’Etat, dans ce combat. Lesquelles n’ont pas toujours donné les résultats escomptés. Pour mémoire, sous prétexte que le Bureau béninois du droit d’auteur et droit voisin (Bubedra) ne comblait pas les attentes dans cette lutte, les artistes béninois réunis au sein d’une de leur association faitière ont pris la résolution de confier la présidence de la Commission nationale de lutte contre la piraterie (Cnlp) à l’un des leurs. Ils s’étaient parvenus en effet, à obtenir du Ministre Toléba, la révision du décret portant composition et désignation des représentants des artistes dans la Cnlp. Chose faite, ils ont élu au poste de président de la Commission, un artiste -compositeur chanteur- qui selon eux, était «le seul artiste au Bénin dont les œuvres ne sont pas piratées.» Ce qui était pour eux, une preuve de ce que les pirates ont peur de celui là de part ses nombreux combats dans ce sens, à en croire le président de ladite fédération d’artistes à l’époque. Maintes actions ont été déclenchées. Pour qui se souvient encore, «Opération Guantanamo» pour ne citer que celle-ci. Hélas ! Elles n’ont durée que le temps d’un feu de pagne. Les auteurs de la contrefaçon des œuvres de l’esprit ne cessent de vivre à la sueur du front des artistes. On espère qu’à l’issue de cette rencontre Cedeao, les efforts seront réellement conjugués pour une lutte vraiment influente qui pourra soulager chacun des pays membres de la Communauté de ses peines dues aux activités des pirates d’œuvres culturelles.