La pratique s’est poursuivie avec les élections législatives en cours. Les différents candidats continuent de partager des billets de 1000 F, 2000 F et parfois des pièces de 500 fCfa dans les quartiers de villes et les hameaux les plus reculés pour solliciter le suffrage des populations.
Elles en ont pris goût depuis plusieurs années. La récente présidentielle 2011 n’y a pas échappé. Des petites sommes d’argent allant de 500 FcFa à 2000 fcfa ont été distribuées partout dans le pays par des candidats en quête de suffrages. Certaines directions de campagne parlent de frais de déplacement ou de frais d’entretien tout court. Mais ils demeurent vitaux pour les populations qui envahissent presque tous les lieux où se tiennent des meetings politiques et autres activités électorales grandeur nature. La semaine écoulée, dans un quartier d’Abomey-Calavi, des candidats de passage ont dû aligner des gens par dizaines dans plusieurs rangs pour balancer à chaque niveau un billet de 10.000 Fcfa. Il fallait voir la bousculade que cela a suscité pour comprendre l’ampleur que prend cette pratique électorale que d’aucuns qualifient d’achat de conscience. Le désordre qui a régné sur les lieux ce jour-là était presque parfait. De jeunes gens comme des adultes se sont entredéchirés presque pour obtenir chacun le fameux billet de 1000 FCfa. L’ambiance était pitoyable avec ces grands messieurs et ces bonnes dames pourtant bien habillés qui disputaient leur part farouchement. Sur toute l’étendue du territoire national, l’image est la même à chaque passage des candidats dans les différentes localités. Certains en ont tellement distribué qu’ils ont déjà vidé tout leur trésor et en recherchent de nouveau à cette veille du scrutin. D’autres plus prudents préfèrent aller à l’assaut au dernier jour. La nuit de ce vendredi sera certainement très longue pour eux, car il s’agira de parcourir chaque maison ciblée pour en donner de nouveau. Des sacs de riz, des bidons d’huile de cuisson accompagnent souvent les prébendes électorales de dernière heure. Gagner des élections au Bénin est une question d’argent. Ne nous leurrons plus. La dernière présidentielle a du faire brasser beaucoup de milliards à travers tout le pays. Le mal est profond. La misère ambiante dans le pays ne fait que l’enraciner davantage. Que faire ?
Laisser un commentaire