(Vers la suspension de la grève du secteur des finances)
Les nouvelles négociations qui se déroulent depuis quelques jours entre les centrales syndicales et le gouvernement ont pris fin hier jeudi, à la satisfaction générale des deux parties. Plusieurs résolutions ont été prises, comme celle relative à l’indexation sur salaire au profit des agents du ministère de l’économie et des finances, pour répondre à l’une de leurs revendications majeures de l’heure. La longue grève en cours dans ce secteur pourrait donc s’arrêter très bientôt, selon les responsables syndicalistes présents à ces négociations.
Ils repartent pratiquement, tous sur de bonnes notes de satisfaction. Les nouvelles négociations entreprises depuis une semaine par les secrétaires généraux de plusieurs centrales syndicales et des membres du gouvernement ont connu leur épilogue hier à l’Infosec de Cotonou, où se déroulent les travaux. L’une des bonnes nouvelles annoncées est la suspension imminente de la longue grève en cours au ministère de l’économie et des finances. Le gouvernement a accepté d’accorder aux agents les 25 % d’indexation sur salaire, comme il l’a déjà fait auparavant aux enseignants et à d’autres corps de l’Etat. Aussitôt hier, le secrétaire général de la Fédération des syndicats des finances (Fésyntra-Finances), Laurent Métognon, a commencé à réfléchir sur la possibilité de mettre fin à la longue grève, même s’il se donne d’abord comme obligation d’aller consulter sa base.
Bref, plusieurs participants à ces assises estiment que tout s’est déroulé dans une certaine convivialité, contrairement aux rencontres antérieures qui furent toujours houleuses. Le ministre d’Etat Pascal Koupaki, qui a présidé les travaux ne cache pas non plus sa satisfaction. Il pense que la rencontre a été bénie par Dieu pour s’être tenue sous les hospices de la passion du Christ, allusion sans doute à la période pascale actuelle qui connait son pic ce week-end. « Nous sommes parvenus à des accords fructueux. Ce qui prouve que le dialogue social, nouvelle version, que prône le Chef de l’Etat a réellement pris son envol » constate-t-il. Il n’a pas manqué de remercier aussi les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, qui à le croire, se sont comportés en vrais responsables tout au long des négociations. Il rassure par ailleurs que les recommandations issues des travaux seront présentées au Chef de l’Etat et en conseil des ministres très prochainement.
Gaston Azoua, secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) se réjouit surtout de l’arrêt probable de la grève dans le secteur de l’économie et des finances, qui aura fait perdre des milliards de FCfa à la caisse nationale. Pascal Todjinou de la Confédération générale des travailleurs du Bénin ( Cgtb), partage la même joie et suggère que l’indexation sur salaire soit élargie dans les trois prochains mois, à tous les travailleurs des autres secteurs, qui n’en ont pas encore bénéficié.
Une nouvelle ère de dialogue frutueux
Les négociations se sont achevées, sans grand bruit du côté des syndicats. Ils l’on témoigné eux-mêmes hier à la clôture des travaux. Il semble bien que le gouvernement a tenu des attitudes beaucoup plus responsables cette fois-ci. Les fruits ne sont pas mauvais en tout cas. La longue grève dans le secteur de l’économie et des finances a été sérieusement abordée par les deux parties qui ont pu trouver des solutions nécessaires pour y mettre fin. Même si tous les points des revendications n’ont pas connu le même sort, il faut déjà se réjouir du compromis obtenu sur certains. Ce qui a aussi frappé positivement à cette rencontre qui aura duré une semaine presque, c’est l’ambiance de convivialité et de sérénité qui y a régné. Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales se sont montrés moins revanchards. Le gouvernement aussi n’a pas tenu dur sur ses positions. C’était tout le contraire, il y a encore quelques mois, où ces genres de négociations finissaient toujours en queue de poission. Parfois même, elles s’arrêtent de façon précoce quand les syndicalistes n’apprécient plus ses conditions de déroulement. Mais tout semble aller de mieux en mieux avec ces nouvelles négociations. Il en sera de même, sans doute, pour toutes les autres à venir. Que veut le peuple ? Le secrétaire général de l’Unstb, Emmanuel Zounon avait déjà évoqué la question, au cours d’une rencontre qu’il a tenue mardi dernier avec la presse. « Nous sommes condamnés à travailler ensemble. Ce n’est pas en gardant des positions diamètralement opposées que nous allons construire notre pays » a- t- il affirmé, ajoutant que « le meilleur secrétaire général n’est pas celui qui sait montrer les muscles, injurier ou battre les pavés, mais celui qui a la tête bien fête ». De personne en personne, le dialogue est toujours possible en reconnaissant à l’autre une existence. L’Unstb est dans cette logique et se veut plus réaliste et objective en tout état de cause.
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