Assemblée nationale: les signes d’une refondation en trompe l’œil

Bénin – La composition du bureau de la nouvelle Assemblée nationale -six députés de la mouvance contre un seul de l’opposition- s’écarte visiblement des idéaux de «refondation de la république» tant claironnée par le Chef de l’Etat. L’élection des députés qui sont appelés à siéger au bureau de l’Assemblée nationale est effective depuis le petit matin du samedi dernier. Si l’article 15.2 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale est respecté dans la composition dudit bureau, les principes de base de l’idée de la «refondation de la république» le sont moins. Mise à part la brouille observée au sein de la principale formation de l’opposition, on note qu’il y a eu une démarche délibérée d’aboutir à la configuration politique proposée à l’issue des votes. Et on a vu le chef de l’Etat s’impliquer personnellement pour qu’on y arrive. Cet état de chose aiguise dans les esprits une méfiance en ce nouveau mode de gestion du pays et suscite des débats aussi divers que variés. Comment peut-on procéder à une «refondation de la république» en s’acharnant à réduire la minorité à sa portion la plus congrue lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale? La refondation exige que les problèmes et préoccupations de tous soient pris en compte. Mais ce qui s’est passé au parlement est en contradiction avec cette idée de la refondation.

Dans son discours en date du 13 mai dernier, le Président de la République tenait à sa refondation comme à la prunelle de ses yeux, une proposition de nouvelle gouvernance dans tous les domaines. Ce qui, à s’en tenir à son discours, relève du domaine de la loi donc de la compétence du parlement. L’institution parlementaire est alors en amont et en aval de ladite refondation. Mais au regard de la configuration de l’Assemblée nationale, le risque de destruction des fondements de la refondation est grand. Surtout avec un bureau à fort relent majoritairement Force Cauris pour un Bénin émergent.

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Sur le terrain même la refondation annoncée par Boni Yayi est scandée par de jeunes griots désœuvrés de sa troupe comme pour embrouiller leurs adversaires et endormir les populations. Parmi les sympathisants griots, certains vont jusqu’à dire détenir les clés de la philosophique politique de leur chef. «Ils parlent dans la bouche du Chef de l’Etat», comme dirait l’Ivoirien de la rue, alors même que l’organisation du Forum Vérité et Sursaut patriotique appelé à jeter les bases d’une telle option est suspendue par le président de la république son initiateur, pour des raisons que l’opinion sait déjà.

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