Ben Laden sous les mers, Obama sur un nuage

C’est bien lui ! Ils l’ont eu. L’ennemi public N°1 des Etats-Unis ne court plus. Dix ans après son plus haut fait d’armes, dix ans après avoir frappé l’Amérique dans son cœur et dans son orgueil, dix ans après les terribles attentats du 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden a tiré sa révérence. Surpris dans sa retraite dorée pakistanaise, le désormais ex-homme le plus recherché du monde a été abattu par les forces spéciales américaines. Abattu, et jeté à la mer pour que jamais un lieu de pèlerinage ne soit identifié par les fanatiques du réseau Al Qaïda. Revers pour la nébuleuse terroriste. Et victoire pour Barack Hussein Obama. Victoire d’une méthode. Victoire d’un homme. Et promesse de victoire en novembre 2012. Il n’est jamais très aisé de célébrer la mort d’un homme. Surtout pas en Afrique où l’occasion du passage de vie à trépas est toujours comme celle de l’absolution de toutes les fautes commises ici-bas. Les oraisons funèbres n’ont jamais été que de dithyrambiques, quoique parfois hypocrites, hommages rendus à ceux qui ne sont plus. De peur peut-être que de la nouvelle dimension cosmique où ils se trouvent, ils ne cherchent à se venger. A moins que ce ne soit pour d’autres raisons plus égoïstes. Oussama Ben Laden mort, il n’a pas paru se poser cette équation. Un grand vent de joie et de soulagement déferle sur une partie du monde tandis que l’autre crie au meurtre et au martyr. Jusque dans sa mort, le chef incontesté de la mouvance terroriste Al Qaïda aura divisé les vivants. Opposé les peuples aux peuples, les civilisations aux civilisations, les individus aux individus. Sauf peut-être aux Etats-Unis d’Amérique où sa mort réjouit peuple et ragaillardit président.

Barack Hussein Obama n’était sans doute pas prédisposé à y parvenir. Surtout pas dans l’esprit de ceux de ses adversaires et même de ses partenaires qui voyaient en lui un meilleur Chef de cabinet économique qu’un Commandant en chef des armées américaines déployées sur tous les continent dans le monde. On est même allé jusqu’à présenter le déclenchement de l’opération militaire contre la Libye et la participation des  forces aériennes américaines comme un faux semblant. Un engagement factice nécessaire pour améliorer l’image pusillanime du Président des Etats-Unis d’Amérique. Mais ce que certains ont appelé pusillanimité n’était que stratégie. Une main de fer dans un gang de velours. Une main de fer qui a fini par s’abattre sur le terroriste le plus recherché du monde au moment où presque plus personne ne rêvait plus ostensiblement de mettre fin à ses nombreux pieds de nez aux troupes les plus aguerries et aux services secrets les plus performants. A la guerre totale, avec des moyens colossaux déclenchée par son prédécesseur, Barack Obama a préféré la stratégie du « soft power ». Et avec son étrange allié pakistanais, la politique de la carotte et du bâton. Avec bien plus de carotte que de bâton.

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Ben Laden en a payé le prix. Et c’est tout. La suppression de la menace terroriste qui, depuis plus de dix ans, maintient le niveau d’alerte des services de surveillance du territoire des Etats occidentaux et alliés à un niveau proche du maximum, n’est pas pour autant advenue. Loin de là. En terme opérationnel, le patron d’Al Qaïda s’était depuis bien longtemps déjà déchargé de ses prérogatives. Et son mouvement avait énormément essaimé. Par sa mort, Oussama Ben Laden déclenche en sus des désirs de vengeance. Par les méthodes qui sont celles du mouvement qu’il dirigeait. Menace qu’il conviendrait de prendre au sérieux. Car il ne paraîtra pas superflu pour un Moudjahidin, par ces temps-ci de sacrifier sa vie pour punir les « mécréants ».

Au-delà de tout, celui qui tirera bénéfice de cette mort, j’avais commencé à le dire, sera le Président américain Barack Hussein Obama. Auréolé désormais de l’image d’un chef de guerre méthodique et efficace. Courageux et clairvoyant. Alors déjà que la reprise économique, quoique timide, donnait déjà d’un bilan à mi-parcours une image pour le moins positive. La route vers la Maison-Blanche reste balisée et pavée de succès. Même si certains de ces succès sont aussi lugubres que le cadavre, dix mille lieues sous les mers, d’Oussama Ben Laden.

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