Ce samedi, le vote a eu lieu sur toute l’étendue du territoire national. Dans certaines circonscriptions électorales, les électeurs pour diverses raisons n’ont accompli leur devoir civique et citoyen comme se fuit le cas à la présidentielle. Cette consultation électorale consacrant le choix des représentants du peuple au parlement s’est déroulée dans une ambiance relativement apaisée. Elle a connu une faible participation des électeurs dans le sud du pays.
Pour preuve, le taux de participation est resté le même dans presque tous les bureaux de vote sillonnés. Ainsi à Mahi codji dans l’arrondissement de Godomey, sur la douzaine de bureaux de vote qui se trouve dans ce centre, nous nous sommes intéressés aux bureaux de vote n°5 et 6 où sur les 230 et 236 inscrits, seuls 57 et 37 ont exprimé respectivement leur droit de vote. De même au centre de vote Hassan2, et plus précisément dans le 11ème bureau de vote, seuls 53 électeurs ont pu exprimer leur vote sur les 329 inscrits régulièrement. L’arrondissement de Calavi n’a pas fait exception. Sur 342 inscrits dans le bureau de vote n°5 de la mairie, seuls 132 ont voté. Le peuple béninois toute proportion gardée a décidé de subir le salut que sont les élections au lieu de le faire contrairement à ce que préconise Georges Clémenceau. Son attitude lors de ce scrutin suscite beaucoup de réflexions et de questionnements.
Désintéressement et découragement des électeurs
La faible participation des électeurs peut se justifier à plusieurs égards, notamment la date et le jour choisi par la commission électorale nationale autonome (Céna) et validée par la Cour constitutionnelle. En effet, les électeurs ne sont pas habitués à voter samedi, jour ouvrable pour beaucoup d’artisans qui ont de la peine à fermer ateliers, boutiques et magasins pour prendre le chemin des centres de vote. A Cela s’ajoute la confusion et le cafouillage nés de la liste électorale qui n’a pas subi tous les toilettages de fond souhaité avant le scrutin. Ensuite, à part le peu de sensibilisation de la Céna, certaines langues estiment que le Knock out (ko) de l’élection présidentielle a découragé les électeurs qui ont choisi de bouder ce scrutin pour exprimer leur mécontentement puisque les résultats des élections ne reflètent plus les aspirations du peuple. Tout ceci à contribuer à effriter le lien entre les électeurs et les potentiels élus. Le peuple béninois, il faut le souligner, vient par ces élections de signer son divorce avec la classe politique. Les vertus et qualités qu’exige la démocratie ont malheureusement pris un coup, car une vraie démocratie implique non seulement des élections organisées dans la tran sparence et honnêtement, librement disputées, mais aussi une participation effective et active du citoyen. Ce dernier aspect a fait défection lors de ce vote. Ainsi, le peuple a semblé négliger l’enjeu de ces élections. Son pouvoir quoiqu’on dise se résume et s’épuise dans l’élection de ses représentants.
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