Législatives: «Il y a bien eu usage de bulletin pré estampillés», dixit Urbain Amègbédji

Après les observateurs internationaux, c’est le tour du Centre Africa Obota de présenter son rapport sur les élections législatives du 30 Avril dernier. Contrairement aux premiers qui donnent un blanc seing à ce scrutin, le Cao présente un rapport mitigé qui note des avancées mais beaucoup de ratés et de reculs, comme par exemple l’usage des bulletins pré estampillés. La présentation de ce rapport a eu lieu hier à  l’Infosec de Cotonou par Urbain Amègbédji. Sur financement de l’Usaid, le Centre Africa Obota a lancé sur le terrain le 30 Avril, jour du scrutin, 300 observateurs qui ont sillonné 1500 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national. Seulement, la restitution faite hier ne présente pas les seuls constats faits le jour des élections mais un document qui balaie de fond en comble l’ensemble du processus qui a conduit au scrutin du 30 Avril. C’est pourquoi, il s’en dégage plusieurs erreurs et ratés. Urbain Amègbédji déplore que la liberté de vote ait été entachée par la corruption électorale organisée le jour même du scrutin en soudoyant des électeurs à coût de millions. Il a également parlé du taux de participation très faible et en a donné quelques raisons. Concernant la liste électorale, Urbain Amègbédji a déploré le fait que la délivrance des cartes d’électeur à ceux qui avaient voté lors de l’élection présidentielle avec des fiches d’enregistrement n’a pas été faite à temps. Selon ses constats de terrain, c’est le jour du scrutin que ces cartes ont été envoyées sur le terrain. Et plus grave, dénonce-t-il, personne n’a été recruté pour le dispatching.  Autre recul noté, les ajustements apportés à la liste électorale et qui ont fait que beaucoup de personnes qui ont voté pour l’élection présidentielle et qui n’ont plus retrouvé leur nom sur la liste. Parlant toujours des ratés, il a mis l’accent sur l’utilisation d’isoloirs de mauvaise qualité qui ne permettent pas de garder le secret du scrutin. Toutefois, il note des progrès comme la publication sur internet de la liste électorale et des bureaux d’électeurs.

L’usage des bulletins pré estampillés

Parlant des cas de fraude, Urbain Amègbédji a reconnu que des bulletins pré estampillés ont été bien utilisés. «Un électeur a été arrêté à Parakou plus précisément au quartier Yarakinnin. Alors qu’il voulait mettre son bulletin dans l’urne, les membres du bureau et les représentants de partis politiques ont été attirés par l’épaisseur du bulletin. C’est de là qu’ils ont intercepté et ont pris le bulletin. En le dépliant, ils ont constaté que cet électeur a plié 10 bulletins pré estampillés avec un vrai bulletin. Il a été arrêté par la police. «Si quelqu’un vous dit que c’est faux, appelez-moi pour vous défendre», a-t-il déclaré. D’autres cas ont été constatés lors des dépouillements mais les auteurs n’ont pas été arrêtés.

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