Une agression sexuelle d’une singulière opportunité

L’Amérique, pays de la démesure, a toujours été la terre fertile des scénarios de série noire. Cette nation puritaine est la seule au monde où les histoires d’alcôves sont tellement prises au sérieux qu’elles peuvent briser une carrière  et même ruiner toute une vie. Comment ? Le Directeur Général de l’une des plus prestigieuses institutions financières du monde, un homme de 62 ans qui caracole dans les sondages comme le  probable prochain Président de la République française, un homme  riche, couvert d’honneurs et séducteur à souhait, n’a trouvé rien de mieux que de se jeter sur une femme de chambre noire de 32 ans, incapable de contrôler sa pulsion sexuelle ! Un détraqué sexuel, un délinquant sexuel, un obsédé sexuel, aboulent déjà certains hommes politiques français. Il s’agirait donc d’un passage à l’acte, d’une décompensation malheureuse chez un pervers. C’est malheureusement cette thèse infamante qui semble l’emporter devant la justice américaine. Cependant, nous devons imaginer d’autres explications alternatives. 57% des français évoquent la thèse d’un complot ; certainement 99% des Africains diraient que DSK a été victime d’un mauvais sort à lui jeté ou d’un complot ! Le «psi» que je suis parlerait si les faits sont avérés, plutôt d’un acte manqué et d’une conduite d’échec : DSK s’est fait proprement piéger par sa désinvolture. S’il y a une période où il doit être sur ses gardes, c’est bien celle-ci : il doit se douter que ses adversaires et ses ennemis connaissant ses goûts pour les femmes, peuvent monter contre lui et à tout moment un attrape-nigaud. Pourquoi avoir dangereusement baissé sa garde, surtout devant cette Nafissatou DIALLO suspecte au premier degré ? La réponse se trouve dans la psychanalyse. On est en droit de diagnostiquer chez DSK de sourds sentiments de culpabilité qui ont fini par avoir raison de son ascension fulgurante. De tels drames  sont fréquents chez les Juifs. Il arrive trop souvent en effet que de grands hommes juifs soient finalement terrassés par un indéracinable « complexe du rescapé ». Au nom de tous les miens, écrivait Martin GRYAY qui en un seul après-midi a perdu toute sa famille dans un incendie. Karl MARX, l’un des penseurs les plus féconds de l’humanité a passé les dernières années de sa vie dans la misère totale et la maladie. Mike BRANT, l’un des chanteurs les plus doués de sa génération n’a pu jouir longtemps de son succès : il s’est suicidé en se jetant d’un immeuble. Ce ne serait certes pas la première fois en France qu’un homme politique juif  parvienne au sommet de l’Etat ; il y eut Léon BLUM et Pierre MENDES-France. Mais il s’agit ici de la Vème République où l’homme d’Etat au pouvoir n’est pas le Président du Conseil, mais le Président de la République française, un monarque sans couronne. Les Français ont certes guillotiné leur roi, mais la culpabilité inconsciente du meurtre du Père demeure en eux ; d’où cette nostalgie monarchique rampante qui les a conduits à se donner ces institutions qui sont les plus monarchiques de leur période républicaine. Il y a évidemment aussi la thèse du complot terroriste ou mafieux. Nafissatou DIALLO, cette musulmane modèle, de surcroît une peuhl du Fouta-Djallon, aurait pu être l’instrument d’un complot d’Al-Qaïda aux Etats-Unis. Belle vengeance de la nébuleuse terroriste après la mort de BEN LADEN : foutre la pagaille dans les institutions symboles du « satanisme » occidental ! On doit surveiller de près tus ces peulhs de New York, surtout ce fameux frère : n’est-il pas, avec d’autres Africains et Afro-Américains, le cerveau de la machination ? Et ce directeur du Sofitel qui a ameuté la police new-yorkaise au motif que DSK a pris la fuite ? Second suspect sur la liste : le monde du grand capital ! Il s’est saisi de l’opportunité que lui offre l’actualité politique française pour brouiller les pistes, régler son compte à DSK sans éveiller des soupçons : ce social- démocrate avec ses réformes du système financier mondial, dérange décidément beaucoup d’intérêts. Reste maintenant l’hypothèse du coup bas d’adversaires politiques. Certes, il est très difficile à  des penseurs comme nous nourris à la source de la culture française, d’imaginer que nos cousins d’Outre-mer aient pu faire montre de tant de machiavélisme en montant ce scénario abject contre un adversaire politique. Ceux à qui profite le crime ? D’abord bien sûr la droite : l’UMP ; ce serait les sbires de Nicolas SARKOZY ! Mais ce sont peut-être aussi des amis socialistes : une aile de plus en plus importante du Parti socialiste ne voudrait pour rien au monde de ce grand bourgeois, plutôt bon vivant, pour défendre l’étendard de la lutte des classes à la française !

En tout cas, la vérité finira par éclater au grand jour.

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