Dans une déclaration qu’elle a rendue publique mardi au Codiam à Cotonou, la Cellule nationale de suivi et de coordination pour la protection de l’enfant (Cnscpe) a insisté pour une nouvelle fois, sur l’obligation faite à chacun et à tous de respecter les principes fondamentaux des droits de l’enfant au Bénin. Ils sont venus de plusieurs départements ministériels et autres structures comme l’Unicef, Terre des hommes, Les Sœurs salésiennes, la Brigade de protection des mineurs, etc pour soutenir la déclaration rendue publique hier au Codiam, à Cotonou, par la Cellule nationale de suivi et de coordination pour la protection de l’enfant (Cnscpe). Les hommes des médias y étaient également en grand nombre. «Malgré l’existence d’un dispositif juridique et institutionnel qui comprend entre autres, l’adoption des lois et politiques de protection des enfants, de nombreux cas de violation des droits de l’enfant continuent d’être enregistrés» a fait savoir Cyrille Boglo, du Réseau des structures de protection des enfants en situation difficile (Respesd) qui a lu ladite déclaration.
De prime abord, la Cnscpe a tenu à saluer les dernières mesures relatives à l’adoption de la Charte sur la protection et à la lutte contre le travail des enfants au Bénin, tout en constatant et en déplorant les nombreux cas d’exploitation des enfants au travail, particulièrement dans les pires formes de travail au Bénin. La Cellule, poursuit Boglo, encourage de ce fait, les familles et communautés à dénoncer la maltraitance, le mariage forcé ou précoce, les mutilations génitales féminines, le viol et les enlèvements dont sont souvent victimes les filles. Elle félicite aussi, et ceci de manière générale, les forces de l’ordre pour les actions menées en faveur des enfants tout en fustigeant la tendance à classer certaines affaires à leur niveau sans les porter à la connaissance de leur hiérarchie. Sur le même ton, la Cnscpe dénonce le silence coupable des communautés informées ou impliquées dans les pratiques d’infanticide rituel ou autres ; et s’insurge également sur les jugements prononcés au niveau de certaines juridictions où les peines infligées aux auteurs de violation des droits de l’enfant sont parfois disproportionnelles (trop légères) par rapport à la gravité des infractions commises sur les enfants.
La pléthore des enfants en prison est aussi une préoccupation majeure au niveau de cette cellule qui souhaite que les conditions d’incarcération à eux soumises soient améliorées. Elle exige notamment la séparation des mineurs des adultes dans le milieu carcéral, mais se dit satisfaite de la nomination récente au Bénin de neuf (09) juges pour mineurs, plaidant pour le renforcement de leur capacité.
Appel à toute la population
Dans la déclaration lue hier à la presse, la Cnscpe n’a pas manqué d’inviter toute la population à promouvoir les principes de la Convention des droits de l’enfant : la non discrimination de l’enfant, la participation de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant, la survie et le développement de l’enfant. Une justice équitable pour tous les enfants ; œuvrer pour la tolérance zéro à toutes les formes de violences et pratique néfastes exercées sur les enfants, sont également d’autres doléances que formule la Cellule. Elle plaide par ailleurs pour que les décideurs politiques accordent une priorité à la protection de l’enfant et que des moyens substantiels soient alloués aux acteurs y compris les organisations de la société civile. La Cnscpe invite cette dernière à jouer pleinement son rôle d’accompagnement, de dénonciation, de plaidoyer et de lobbying pour le respect des droits de l’enfant. Aux différents acteurs sociaux, elle leur rappelle leurs obligations pour la promotion d’une enfance épanouie, gage d’une société de paix et de développement. La cellule plaide par ailleurs pour que les familles et communautés soient soutenues à travers la promotion d’un environnement économique, social et culturel favorable au respect des droits de l’enfant et à son épanouissement.
Il faut noter que la Cnscpe a été créée par l’arrêté 2005-503/Mfsp/Dc/Sgm/Dea/Spea/Sa du 3 mars 2006 et modifiée par l’arrêté N°1185/Mfsn/Dc/Sgm/Dea/Spea/Sa du 20 mars 2009. Regroupant la quasi-totalité des acteurs de protection et de défense des droits de l’enfant, elle constitue le plus grand cadre de concertation, d’orientation et de plaidoyer sur les questions concernant les enfants. Elle agit conformément à la Convention des droits de l’enfant et à la Charte africaine des droits du bien-être de l’enfant ratifiés par le Bénin.