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L’habit fait l’Africain et l’Africaine

Par Charly Hessoun
il y a 10 ans
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Il était dans nos murs il y a une dizaine de jours. Le général Olunsegun Obasanjo, ancien Président de la République fédérale du Nigeria, rendait visite à Boni Yayi, Président de la République du Bénin. Peu nous importe ce que les deux personnalités ont eu à se dire. Arrêtons-nous plutôt sur un détail qui n’a peut être pas suscité un grand intérêt. Il n’en reste pas moins hautement significatif. Le Président Boni Yayi, en la circonstance, était dans une tenue africaine trois pièces, genre « Agbada », de couleur blanche barrée de bleu, le tout surmonté d’un chapeau assorti, appelé « Gobi ». Son hôte, à côté, le général Obasanjo, ne pouvait pas faire l’événement. Cela fait un bail qu’il nous a habitué à le voir en tenue traditionnelle africaine.

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Il y a quelques années, le Président Obasanjo, dans une adresse à nos opérateurs économiques, au Palais des Congrès de Cotonou, exhortait les Béninois à rompre les liens séculaires d’une inacceptable aliénation. Et de nous inviter à valoriser nos productions, à consommer béninois, à cesser de singer nos anciens maîtres, à redevenir nous-mêmes, à être nous-mêmes. Pour dire que, même habillés à l’africaine, nous ne devons pas moins veiller à porter notre choix sur des tissus du cru, c’est-à-dire des tissus fabriqués chez nous.

N’en demandons pas tant au Président Boni Yayi. Peu importe de savoir si le tissu qui a servi à coudre son beau boubou est « made in Bénin ». Qu’il suffise de le voir en tenue traditionnelle. Parce qu’il nous importe qu’il se démarque de son look habituel, complets- vestons-cravates à l’occidentale. Parce que la chose est rare pour ne pas retenir notre attention. Parce que la chose est inédite pour ne pas nous surprendre agréablement.

Nous ne tenons pas l’exercice auquel s’est livré le Président pour une simple formalité, un caprice vestimentaire de circonstance. Le Président, en se relookant comme il a su bien le faire, dans le respect d’une certaine tradition et tonalité africaines, n’a pas agi par hasard. Son acte est intentionnel. Ses raisons sont bien précises.

La philosophie bien connue du Président Obasandjo aura été déterminante. On ne reçoit pas un hôte comme celui-là sans lui faire la grâce d’avoir accédé à son message. Le Président Obasanjo pense, en effet, que les habits que nous, Africains, nous portons, traduisent qui nous sommes, indiquent comment nous voulons être perçus par les autres. L’habit est ainsi le miroir dans lequel nous nous mirons, le miroir dans lequel nous nous donnons à voir aux autres.

Et si l’habit exprime, voire signifie les Africains que nous sommes, il ne peut être objectivement qu’un support culturel et traduire une certaine vision du monde. Pour l’Africain qui a perdu jusqu’à son identité, qui est étiqueté comme sans histoire ou hors de l’histoire, l’habit n’est plus et ne peut plus être une donnée banale. Aussi s’habiller africain, béninois, c’est manifester le désir de revisiter les sources, c’est faire l’option d’exalter une certaine fierté d’appartenance à un peuple martyr dont les rescapés sont tenus à un devoir constant et permanent de mémoire. S’habiller africain, c’est témoigner pour affirmer aussi bien la différence que la diversité, afin de mieux s’intégrer à la communauté universelle des hommes. Par rapport à quoi, l’uniforme nous introduit dans un monde unicolore et sans âme, alors que le mimétisme nous installe dans un folklore affligeant.

Aussi, le Président Boni Yayi, habillé comme il a été, marchant à côté du Président Obasandjo, a-t-il envoyé un signal fort à ces compatriotes. En tête de ceux-ci, les cadres de notre pays. Beaucoup ignorent les sentiers qui conduisent à leurs villages, à leurs maisons. Epargnons leur la faute de pas savoir être et rester eux-mêmes, dans leurs manières de se comporter, dans leur façon de s’habiller.

A rebours de l’adage, nous affirmons que l’habit fait le moine. Ce qui nous fonde à soutenir que l’habit fait l’Africain que nous sommes ou que nous rêvons de devenir. C’est pourquoi le signal culturel fort lancé par le Président Boni Yayi ne doit pas être l’image menteuse d’un rêve sans lendemain. Mais le point de départ, osons le dire sans rire, d’une refondation dans notre manière de nous habiller.

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