Ministère de la culture: le «parent pauvre» du gouvernement

Le nouveau patron de la culture béninoise, Valentin Djènontin est administrateur des hôpitaux de formation. Encore une nomination qui pousse à dire que le Président de la République semble ne pas prendre la culture au sérieux dans la formation de ses gouvernements successifs depuis son arrivée au pouvoir en 2006. Le prédécesseur de Djènontin, Galiou Soglo  était plutôt un passionné du   sport et avait même dirigé un club de football en D1. Son choix était donc justifiable  quand Yayi l’avait promu à la tête du ministère des sports et loisirs. Mais on en était là quand l’homme se retrouvera, quelques mois après dans un monde presqu’inconnu, le ministère de la culture. D’aucuns avaient estimé que c’était une  erreur faite par le Chef de l’Etat, quand bien même la fonction ministérielle revêt toujours un caractère éminemment politique.

Il est vrai qu’à travers le milliard culturel, les concerts pour les artistes, et autres initiatives, le Président donne une certaine priorité aux arts et cultures. Mais la tête du département en charge semble davantage banalisée,  les hommes nommés à ce poste ministériel,  n’étant  pas toujours les bienvenus. Ce  sont des cadres aguerris d’autres compétences et qui n’ont même pas d’acquis précédents en   matière culturelle. Il s’agit souvent, des personnes envers qui le Chef de l’Etat veut témoigner   sa gratitude pour telle ou telle lutte menée à ses côtés. L’actuel ministre est un membre très actif de la coordination Forces cauris pour un Bénin émergeant (Fcbe) dans les départements de l’atlantique et du littoral,  candidat malheureux aux législatives du 30 avril dernier, par ailleurs.

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Certains  diront que ce département ministériel n’a pas besoin  d’un spécialiste à sa tête. La culture étant innée en tout le monde, selon ces derniers. Aussi, un poste ministériel est-il politique. Mais ce n’est pas pour autant pour y propulser des personnes sans passion pour la culture. Il existe des politiciens férus de la culture. Des hommes politiques qui sont reconnus pour leurs divers soutiens aux artistes, projets et initiatives culturels. A défaut d’un cadre du secteur, ceux – là peuvent gérer les questions d’ordre culturel  du pays.

A l’instar de la plupart de ses prédécesseurs, le nouveau ministre de la culture n’aura qu’à se remettre à ses conseillers. Les artistes, promoteurs culturels et autres acteurs du domaine ont encore plusieurs années à espérer la satisfaction de leurs différentes revendications et la reconnaissance de la place de la culture par le pouvoir. Et pourtant, l’Etat n’a jamais cessé de proclamer la culture comme étant le socle du développement d’une nation.  Reste que du discours aux actes concrets, le fossé demeure hélas bien grand.

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