Tractations de la mouvance présidentielle à l’Assemblée : sur les pas du changement… refondé

Bénin – La mouvance présidentielle semble rester fidèle à sa stratégie de «tout contrôler pour mieux gérer». C’est du moins ce qui ressort de l’évolution de l’actualité politique venant du Palais des gouverneurs, à Porto-Novo. Contrôler le bureau de l’Assemblée nationale, les groupes parlementaires, les commissions, pour aboutir au contrôle de toutes les institutions de la République, la méthode est connue et a brillé par ses troubles à l’ordre publique suivi de fortes tensions politiques et de la paralysie de certaines entités administratives. Les syndicats et les institutions de la société civile sont restés en ébullition, des mois durant. L’administration publique, fermée par endroits, la ou ca fait mal et notamment par ses hôpitaux et ses écoles. Cette politique a déjà montré ses limites au cours de la première mandature du chef de l’Etat. Et c’est apparemment pour panser les plaies causées par sa démarche de gouvernance solitaire, moins portée vers le développement, que Boni Yayi 2 tente de placer son second mandat sous le signe de la refondation. Dans son discours de prestation de serment, l’ancien nouvel élu à la tête du pays a promis une ouverture à la participation de toutes les composantes de la classe politique et des partenaires sociaux au processus de propulsion du Bénin sur les chemins de l’émergence. Un bien grand vocable porteur de maux, si on n’y prend garde. Les actes devraient être joints aux paroles. L’assemblée nationale, lieu de la représentation nationale par excellence où s’entrechoquent des intérêts politiques divergents, devrait être le site d’expérimentation de ce nouveau concept qui a vu le jour, après que «l’intrus qui ne connaissait pas la maison» ait fait l’état des lieux de l’espace territorial dont il a la charge, depuis son premier mandat en avril 2006. Boni Yayi 2 n’a sans doute pas envie de redonner vie à l’histoire. Mais les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets.

Cinq années de gestion du pouvoir d’Etat sont passées et le chef de l’Etat a compris que la majorité pourrait basculer vers la minorité et vice-versa. Dans la foulée des turbulences suscitées par les processus électoraux, les derniers vécus au Bénin, le peuple semble exiger un mieux-être dans la paix et la concorde, gages d’un développement national véritablement partagé. Pour l’heure, c’est la cristallisation du changement qui poursuit son cours et non la refondation qui ferait table rase des comportements du passé. A commencer par ceux de tout verrouiller du prince.

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