Contre son implication dans l’assassinat d’une américaine: Constant Jacques Bio entame une grèe de faim dès ce jour

Bénin – Accusé depuis le 20 mars 2009 pour l’assassinat d’une volontaire américaine du Cops de la paix, Constant Jacques Bio a décidé de se faire entendre. Il s’est fendu d’un message dans laquelle il dénonce la fausse accusation –dont il serait victime- et les dysfonctionnements de la justice. Il entend observer, dès ce mercredi 20 juillet 2011, une grève de la faim jusqu’à ce que justice lui soit rendue. Lire le texte qu’il nous a envoyé.

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Lundi 18 juillet 2011

Lettre ouverte au Président Boni Yayi

Quelle indépendance fêtons-nous ?

Quelle nation sommes-nous ? Dans les mêmes circonstances, avec les mêmes éléments de justice, un citoyen américain dans le pire des cas aurait été interrogé à son domicile avec grand respect en moins de 15 minutes. Pourquoi toute une famille béninoise passe deux ans et quatre mois en prison ? Quelle est notre part de justice ? Comment un dossier complètement vide et absurde se trouve sur votre bureau depuis le début. Mr le Président, quelle indépendance fêtons-nous. Pour quel citoyen êtes vous président et garant de la justice. Dire aujourd’hui de laisser la justice faire son travail serait renié votre rôle.

Après deux grèves de faim avortées sur les conseils de mes proches, cette fois-ci, c’est pour de bon jusqu’à notre liberté totale. Que le Président prouve qu’il est le Président de la République et garant de la justice. Que le citoyen lambda a de la valeur à ses yeux non pas en théorie, qu’il ne peut pas célébrer la fête de l’indépendance à Natitingou alors que dans la prison de cette ville, croupissent d’honnêtes citoyens béninois parce la justice et le gouvernement béninois sont sous pression américaine bien qu’ils soient parfaitement, moralement et judiciairement innocents. Toutes les investigations le prouvent depuis plus de deux ans de prison pour un très léger soupçon ni justifié ni fondé. Non vous ne pouvez pas fêter à Natitingou quand dans la prison à côté vos concitoyens sont entassés à 170 personnes dans un bâtiment censé contenir 50, sans jugement et sans justice équitable sans accès à la défense à laquelle ils ont droit, parmi eux, d’innombrables innocents. Cet aspect fondamental de la vie de la nation et du développement du pays est de manière absurde ignoré dans les beaux discours d’audace de forum sur la citoyenneté et de sursaut patriotique. Laissez-moi rire. Non le président ne peut pas avoir le cœur de fêter à Natitingou sans se prononcer sur tout ceci en prenant des mesures immédiates dont la plupart relève beaucoup plus du respect des textes en vigueur que de l’ambitieux chantier de réforme qui du reste occulte malheureusement la justice base de tout développement en bonne place dans la devise nationale.

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Si le président Yayi Boni est conséquent avec tous ces messages particulièrement celui qui a défilé sur la télé nationale ce matin du mardi 19 juillet, c’est-à-dire s’il est sincère et honnête avec les béninois, sa réaction ne devrait pas tarder et moi citoyen lambda victime de cette odieuse injustice, je le reconnaitrai à ce qu’il dira car il n’ya rien de confus dans mon dossier. Il est tant que la vérité se sache. Une grave erreur est en train de se commettre et je dois rappeler que l’incident diplomatique n’est plus seulement l’assassinat d’une américaine sur notre sol mais aussi et surtout à, présent, le traitement qui nous est infligé. Ce problème est national qu’on le veuille ou non et monsieur le Président de la république ne peut pas s’y dérober. Pour la nation, je donne ma vie.

Alors monsieur le président, je cesse de m’alimenter à 100% même pas une goutte d’eau à compter du 20 Juillet jusqu’à ce que vous me dites et me prouviez que vous êtes président de la République et mon président et garant de la justice.

Il n’y a rien de confus dans mon dossier car en définitive de quoi s’agit-il. La victime, Dieu seul sait pourquoi, aurait écrit contre moi. Je l’aurais appris par l’intermédiaire de mon frère. Ce qui est absolument faux encore que le savoir ne fait pas de mois un assassin. Elle serait alors allée s’égorger. Qu’est-ce qui prouve ce ridicule soupçon? Rien et absolument rien. Nous sommes donc en prison depuis le 20 mars 2009 tout simplement parce les américains ont formulé cette hypothèse : «Nous devons rester en prison tout le temps qu’ils prendront pour chercher des éléments pouvant justifier cette hypothèse et se rendre compte de leur grand erreur». La justice à l’envers quoi !

Bio Jacques Constant

Prison civile Natitingou

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