Élections présidentielles de mars 2011, sous la bannière de l’UN: les chiffres qui parlent contre la Rb

L’opinion du citoyen Lagnika Tiamiyou, après la déclaration le jeudi 16 juin 2011 des structures décentralisées du parti la Renaissance du Bénin sur ce qu’elle appelle le ‘’malaise au sein de l’Union fait la Nation‘’, après l’entrée au bureau de l’assemblé et au gouvernement des membres de la Renaissance du Bénin, en réponse à l’ouverture et à la politique de la main tendue du Président de la République.

Ma préoccupation n’est pas de juger de l’opportunité pour la RB de faire son entrée au bureau de l’assemblé et au gouvernement de Yayi II, en raison des dispositions de l’alinéa 2 de l’article 38 des statuts de l’Union. Toutefois je voudrais faire une analyse de certains passages de la déclaration de la jeunesse du parti la Renaissance du Bénin. Je cite: «Nous vous rappelons que le président Léhady Soglo s’est sacrifié au profit de maître Adrien Houngbédji, en ne se portant pas candidat aux élections présidentielles de 2011, malgré les multiples appels, les pressions et les supplications pour l’y contraindre». Est-il nécessaire de rappeler ces faits?

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Par ailleurs, citation « Ce soutien franc, massif et loyal de la Renaissance du Bénin à la candidature de maître Adrien Houngbédji, lui a permis pour la première fois, d’arriver très largement en tête dans les départements du Littoral et du Zou, fiefs de notre parti, lors de la dernière élection présidentielle. Et alors de quelle trahison parle-t-on ?»

Au regard de ce paragraphe qui indique que le candidat Adrien Houngbédji est ‘’arrivé largement en tête’’ dans les départements du Littoral et du Zou, je voudrais décrypter un extrait des résultats proclamés par la cour constitutionnelle pour ce qui concerne les deux candidats arrivés en tête de lice, Yayi et Houngbédji. Dans le département du Littorale à savoir Cotonou : Houngbédji Adrien 194 053 voix ; Yayi Boni 130 141 voix. Ecart =63912 voix. Dans le département du Zou qui compte neuf (09) communes à savoir: Abomey, Agbangnizoun, Bohicon, Covè, Djidja, Ouinhi, Zagnanado, Zakpota et Zogodomey, lesdits résultats affichent les scores ci-après : Houngbédji Adrien 132 057 voix ; Yayi Boni 91 904 voix, soit un écart de 40 153 voix. A l’analyse de ce score réalisé dans le Zou, quelle part la RB réserve- t-elle au parti Force clé avec qui elle partage cette zone ? Lorsque je reviens au Littoral c’est-à-dire Cotonou, les militants et sympathisants du PRD et des autres partis membres de l’Union n’ont-ils pas contribué à ce modeste écart de 63 912 voix, pour que la RB en revendique la paternité?

Au demeurant, ce « large succès » dont parle tant la jeunesse de la RB, avait-il suffi au candidat de l’Union pour l’atteinte de l’objectif ? Que dire de cette partie de la déclaration qui estime que « le président Léhady Soglo s’est sacrifié au profit de maître Adrien Houngbédji, en ne se portant pas candidat à l’élection de mars 2011, malgré les multiples appels, pressions et autres supplications pour l’y contraindre». Alors, je présume que le ver se trouve dans le fruit, quant à l’échec du candidat unique de l’Union maître Adrien Houngbédji.

Cela étant, il est aisé de constater une similitude entre le ‘’devoir de mémoire ‘’ du 27 janvier 2009 d’un éminent député de la RB et la déclaration de la jeunesse RB du 16 juin 2011. Par ailleurs, s’agissant des fiefs attribués à certains leaders politiques, je voudrais citer quelques départements où certains candidats se sont imposés lors des présidentielles de mars 2011 par leur score élogieux. Il s’agit véritablement de large victoire au regard de ces voix obtenues.

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Exemple: Département du Borgou: Yayi Boni 281 296 voix, Houngbédji Adrien 13 304 voix soit un écart de 267 992 voix. Département de l’Ouémé: Houngbédji Adrien 293 366 voix, Yayi Boni 91 287 voix soit un écart de 202 079 voix.

Voilà des chiffres qui méritent le qualificatif de «candidat arrivé très largement en tête dans un département» comparativement aux scores obtenus dans le Zou et le Littoral. En réalité, l’Union fait la nation a pourtant apporté un plus à la RB aux législatives d’avril 2011, car elle lui a permis de se refaire un nouveau souffle dans les 15ème et 16ème circonscriptions électorales, au point d’avoir au total neuf (09) députés, alors qu’à la 5ème législature de 2007, la Renaissance du Bénin n’avait réuni que huit (08) députés. Cette fois-ci, le score obtenu par la RB au sein de l’Union fait la Nation lui a permis de créer son propre groupe parlementaire appelé « Nation et Développement », avec tous les privilèges y afférents. Au regard de tout ce qui précède, je nous invite à ne pas cracher dans la marmite communautaire, après en avoir été bien servi. Cependant, les premiers responsables de l’Union fait la Nation devrons gérer avec souplesse, tolérance et tact les ambitions des différents partis membres de l’Union afin de conduire lentement mais sûrement à la consécration juridique et politique de la transformation de l’Union en une entité politique unitaire conformément aux dispositions des articles 38 et 39 des statuts de l’Union fait la Nation. Enfin, je souhaite longue vie à l’Union fait la nation, car ensemble c’est plus sûr.

Lagnika Tiamiyou, Inspecteur du trésor à la retraite

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