Grèves multiples, grognes sociales tous azimuts: la crise sociale s’aggrave dans le pays

Les nombreux et graves mouvements de protestation ayant caractérisé le gouvernement du changement au Bénin hantent déjà celui de la refondation. La grève en cours dans l’administration publique et celles qu’annoncent d’autres secteurs de l’Etat font craindre désormais le pire pour le climat social dans le pays. En prônant la refondation lors de son investiture en avril dernier, à l’aune d’un deuxième mandat, le président Boni Yayi laissait croire sans doute qu’il allait repartir sur de nouvelles bases. Mais les réalités sont là aujourd’hui. Le constat est poignant. Les bouleversements sociaux de ces derniers mois ne cessent de s’amplifier, suscitant une inquiétude grandissante chez les béninois. Plus rien ne va actuellement dans le pays. Et si la tête va mal et que le cœur de la nation béninoise saigne, le précipice n’est surement plus loin. Les agents de l’administration publique se montrent de plus en plus déterminés à poursuivre leur grève en cours, depuis plus d’un mois déjà. Le gouvernement aussi reste tenace sur sa position : frapper dur. En rencontrant en début de semaine le haut commandement militaire sur la crise, le Chef de l’Etat a préféré les inviter au «grand combat » en vue contre les «agents récidivistes ». Ce qui crée désormais une certaine panique dans le pays. La Coalition des syndicats de l’administration publique (Cosynap) a d’ailleurs très mal pris la chose et annonce des actions encore plus musclées les jours à venir. Rappelons qu’au nombre de leurs revendications, figurent la disparité catégorielle, et l’harmonisation de la revalorisation du point indiciaire. Mais le gouvernement n’entend pas céder ; maintenant une position rigide à ce jour.

Reste que La grève de la Cosynap n’a pas fini de faire des ravages que déjà une autre se pointe à l’horizon. En effet, après huit mois de grèves qui leur avaient valu une légère amélioration salariale de la part du gouvernement Boni Yayi I, les agents du Ministère de l’économie et des finances (Mef), reviennent déjà à l’assaut suite à l’abrogation du fameux décret par le chef de l’Etat, après qu’il a été déclaré anticonstitutionnel par la Cour constitutionnelle.

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Bref. Imbroglio social, impasse, scepticisme, désarroi. L’ambiance dans laquelle baigne le Bénin depuis quelques semaines fait réfléchir. Et le pire dans cette affaire, est que personne ne semble se préoccuper d’une porte de sortie favorable aux uns et aux autres. Que disent ces nombreuses institutions de la république créées sous le régime de Boni Yayi, dont les missions, entre autres consistent à assurer la paix dans le pays ? C’est la grande question.

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