Bénin: sous le signe de la lettre R

Bel exercice : sous quel signe se présente à nous, aujourd’hui, le Bénin ? La lecture de la presse quotidienne, au détour de ses manchettes, peut être un précieux atout pour répondre à la question. Emotion et tristesse à la suite de l’intoxication alimentaire survenue à Bantè. La macabre comptabilité des morts se poursuit. Rumeurs de tractations secrètes en vue de tripatouiller la Constitution. Partenariat entre le Bénin et le Nigeria pour combattre l’irruption d’un mal redoutable : la piraterie sur les côtes maritimes des deux pays.

Nous avons cherché quant à nous trois faits dominants de la vie nationale pouvant être regroupés sous une seule et même lettre de l’alphabet. La lettre « R » s’est immédiatement offerte, plaçant le Bénin, si l’on ose dire, sous le signe de la « La lettre R ». Nous avons ainsi identifié trois phénomènes commençant chacun par la lettre « R ». Ces phénomènes, en ce moment, dans le Bénin de la refondation (encore la lettre R), retiennent nos regards (une fois de plus, la lettre R). Ils valent chacun, sur la société béninoise, leur pesant de révélations (encore et encore la lettre R)

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Le premier mot commençant par la lettre R, qui nous aide à dire le Bénin d’aujourd’hui, c’est recensement. On pense que de nombreux chevaux de Troie se sont introduits dans notre administration publique. Ce qui fait planer un sérieux doute sur le nombre des salariés de l’Etat, sur la masse salariale imputée au budget de l’Etat.

Aussi urge-t-il de mieux contrôler les effectifs de notre fonction publique. Il y a lieu de débusquer tout ce qui pourrait s’apparenter à des salaires indus, fictifs ou fantaisistes. Il y a lieu de faire rendre gorge aux agents permanents de l’Etat fantômes. Il y a lieu, à l’ère informatique, d’utiliser les moyens adéquats pour un contrôle efficace. L’administration publique doit cesser d’être une plantation ouverte à tout et à tous, sans règle ni loi. Il n’est que temps d’arrêter la pagaille. Avant qu’une sévère gangrène ne nous contraigne au pire.

Le deuxième mot commençant par la lettre R qui nous aide à dire le Bénin d’aujourd’hui, c’est rançonnement. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Benoît Dègla, dès sa prise de fonction, a clairement annoncé la couleur : tolérance zéro pour ceux des policiers déployés sur nos différents axes routiers qui se rendraient coupables de rançonnements, en dépouillant de pauvres citoyens.

La pratique est bien ancrée. Nombre de policiers s’en donnent à cœur joie, en toute tranquillité, en toute impunité. Au grand dam des usagers de la route. Dans leur immense majorité, ceux-ci sont prêts à se plier aux caprices de ces gens en uniforme que l’on dit agents assermentés. La parole de ces derniers, en cas de confrontation, ne prévaut-elle pas toujours sur celle de pauvres civils ? Qui voudrait prendre le risque de se voir retourner la formule consacrée qui vaut faute et condamnation : « Outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions » ? L’éternelle histoire du pot de terre contre le pot de fer. On connaît l’issue du combat.

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Deux policiers viennent d’être mis aux arrêts pour rançonnement. Belle réaction des autorités policières. Elle donne du contenu aux mises en garde faites par leur ministre de tutelle. Mais combien de temps durera cette embellie aussi surprenante qu’inattendue ? Pas de souci. A chaque jour suffit sa peine. Et il y a un début à tout. Celui qui, le premier, réalisa l’exploit de faire le tour du monde à pied, attacha le plus grand prix au tout premier pas qui démarra cette belle et exaltante aventure.

Le troisième mot commençant par la lettre R qui nous aide à dire le Bénin d’aujourd’hui c’est renforcement. Renforcement des capacités de nos élèves par des cours de vacances qui fleurissent à tous les coins de rue. Nous n’avons rien contre. Sauf qu’il va falloir ouvrir grand les yeux et regarder de plus près ces concerts du savoir souvent improvisés, ces foires aux connaissances souvent animées par des non connaisseurs. On ne peut pas vouloir faire avancer ses enfants et prendre le risque de les retarder. Une fois de plus et enfin la lettre R.

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