Gouvernance des universités publiques du Bénin : la démocratisation en cours de rectification

Après un long processus, les universitaires béninois ont acquis en juillet 2006 le droit d’élire, pour la première fois, leurs recteurs. Suite à la première expérience qui duré cinq ans, des réflexions sont engagées pour corriger les tares du système.

De la durée et du nombre de mandat des recteurs et vices recteurs à la question du respect de la hiérarchie dans nos universités en passant par la composition du comité de direction, du corps électoral et les critères d’éligibilité, le système de gouvernance des universités publiques au Bénin fait l’objet de réflexion dans le rang des universitaires.

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La première expérience jugée «peu concluante», a poussé les acteurs du système à se mettre à pieds d’œuvre pour engager les réformes nécessaires. Les premières élections rectorales ayant eu lieu en 2006, c’est de nouvelles perspectives qui sont ouvertes, à quelques mois de la fin officiel de l’unique mandat du Recteur en fonction, Norbert Cossi Awanou. Plusieurs propositions visant à améliorer la gouvernance universitaire sont en cours de réflexion. Dans une interview accordée à nos confrères de la presse universitaire, Fulgence Afouda, Secrétaire général du Synares, souligne que «les réformes en cours vont au-delà de la question de l’élection du Recteur et traitent du fonctionnement des universités publiques du Bénin».

Entre autres points en examen, la durée du mandat du recteur devrait passer de cinq ans non renouvelables à une durée plus courte de trois ans renouvelable une seule fois. Le Comité de direction et le Conseil scientifique sont appelés à s’élargir, avec respectivement plus de postes accordés aux trois syndicats des enseignants du supérieur et l’intégration des directeurs des écoles doctorales. Selon Fulgence Afouda, ce sont ces derniers qui «organisent la recherche, dirigent les doctorats et ont des plans de recherche». D’où la nécessité de leur trouver une place au Conseil scientifique. La nouvelle loi portant organisation des universités devra aussi mettre un accent particulier sur l’obligation de résultat des différents recteurs devant le Conseil de l’université et le respect de la hiérarchie. A ce niveau, le Conseil scientifique est l’organe qui aura le pouvoir de consacrer la destitution du recteur. Quant au point relatif au respect de la hiérarchie, il va traiter beaucoup plus des rapports entre les vices recteurs, le recteur, l’équipe rectorale et les chefs d’entités. L’objectif ici est d’amener toutes les composantes de l’université à reconnaître l’autorité du recteur. Fulgence Afouda précise que des dispositions ont été prises pour empêcher des gymnastiques pouvant permettre aux recteurs actuellement en fin de mandat de rempiler à nouveau.

Ces différentes propositions vont être étudiées par la commission interministérielle en prélude à toutes décisions. La communauté universitaire qui attend avec impatience ces deuxièmes élections rectorales doit prendre son mal en patience car, a-t-il justifié «le mandat du recteur en exercice arrive à son terme à la fin du mois de novembre et l’arrêté 062 de 2006 stipule que les élections doivent avoir lieu fin novembre au plus tard».

L’objectif des réformes, il faut le rappeler, est de permettre l’instauration d’une gouvernance beaucoup plus démocratique des universités publiques au Benin. La première expérience, selon la majorité des universitaires, est en deçà des attentes.

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