Dans le cadre des Journées de l’Etudiant en droit, le président de la Cour constitutionnelle, Me Robert DOSSOU a animé une conférence sur le thème « Démocratie et développement ».C’était hier sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi.
«Celui qui a le pain et n’a pas la liberté se révolte. Et celui qui a la démocratie, mais n’a pas le pain se révolte également », dixit Me Robert Dossou pour résumer en termes simples et claires le lien entre démocratie et développement et l’incontournabilité des deux éléments dans la vie d’une société humaine. C’était lors d’une conférence qu’il a animé hier sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi dans le cadre des journées de l’étudiant en droit. Il ressort de son exposé que la démocratie et le développement sont tous deux des processus continus, une quête permanente pour les différents Etats. Et il existe donc une relation entre droits de l’homme qui est un pan de la démocratie, la démocratie elle-même et le développement. En effet, l’Etat de droit permet de réguler les différentes formes d’organisation dans chaque société. C’est lui qui permet à chaque individu de connaitre ses droits dans la société. Cela sous tend le fait que toutes nos sociétés doivent être régis par des normes législatives, juridiques et morales, etc. Cela permet la régulation et l’organisation du travail. « Il faut développer les économies et les industries, mais cela doit se faire dans l’ordre et dans le respect des droits de l’homme », a-t-il souligné. Pour le conférencier, les pays de l’Afrique au sud du Sahara doivent œuvrer aussi bien pour le développement que pour la démocratie. Car, cette dernière libère les énergies et les génies individuels. Ainsi, les pays africains doivent-ils intégrer au développement économique, celui de leurs institutions. Quant au cas spécifique du Bénin, le Président de la Cour constitutionnelle a souligné que notre démocratie est en transition, en construction et ne s’est pas encore imposée dans nos cultures. Mais il a reconnu tout de même qu’il y a des avancées. En ce qui concerne les facteurs exogènes qui sont considérés comme obstacles premiers pour le progrès des pays africains, il pense que les africains doivent cesser de considérer l’impérialisme comme la seule et unique source de leur sous-développement. Pour lui, les africains doivent surmonter le complexe d’extranéité et comprendre que « lorsque nous mettons devant nos intérêts individuels immédiats, la construction collective est menacée ».