Crise économique au Bénin : les dessous de l’acharnement contre les douaniers

Pour beaucoup, c’est un secret de polichinelle. Pour d’autres, c’est un sabotage pour discréditer le gouvernement. Pourtant, les caisses de l’Etat se portent très mal. Une confidence d’un conseiller du président Yayi confirme cette réalité qui apporte un éclairage quant aux raisons de l’acharnement contre les douaniers.

L’économie nationale entre dans une zone de turbulence. Si officiellement, cette information n’est pas confirmée, prestataires de service, fournisseurs de l’Etat et autres amis de ministres ou Dg de sociétés d’Etat à la recherche de présents ou de prébendes gouvernementaux se sont, depuis des mois, fait ressasser le même refrain : « il n’y a plus d’argent actuellement, on a trop dépensé pour les élections». Naguère, certains canards de la place ont relayé ces informations jamais démenties par une autorité gouvernementale. Depuis les classements et les statistiques internationales ont souvent stigmatisé le mauvais état de l’économie nationale. Forbes a classé notre économie parmi les dix pires de l’Afrique. Mieux, selon le Fmi et la Banque mondiale, le taux de croissance projeté pour notre pays en 2011 ne dépasse guère les 4%. Si ce taux est en accroissement par rapport à celui de 2010 qui était de 2,7%, il est parmi les tout derniers des pays de l’Uemoa qui ont aussi connu la crise de 2008. Le rapport Forbes précise que deux raisons expliquent en 2011 cette descente aux enfers. Il s’agit de la chute de la production du coton et de la mauvaise gestion des ressources pour fait de campagne. Aujourd’hui, les indices de la crise sont de plus en plus palpables. Difficultés de trésorerie et de remboursements de créanciers de l’Etat, morosité économique. Pour sauver les meubles, le gouvernement a été obligé de décréter un programme d’austérité basé sur la réduction du train de vie de l’Etat et le contrôle systématique de la gestion des sociétés d’Etat.

Crise artificielle

La crise de notre économie risque d’empirer avec les grèves de la douane élargie aux autres régies financières. Selon les confidences d’un conseiller du Chef de l’Etat «l’acharnement contre les douaniers vise à créer une crise artificielle qui sera utilisée pour justifier la cessation de paiement qui se profile à l’horizon», confie ce conseiller. Selon lui, les caisses de l’Etat tarissent au jour le jour, ce qui risque d’hypothéquer le paiement des salaires des travailleurs dans les jours et mois à venir. Cette information a été confirmée par une source interne au ministère de l’économie et des finances. Selon cette dernière, c’est bien après des acrobaties que l’on arrive à payer les travailleurs. Il se susurre que c’est pour fuir les représailles de cette gabegie que l’ex-Dg du Trésor, Mme Assogba, a tout fait pour se retrouver à l’Assemblée nationale en dépit du fait qu’elle a été dissuadée par plusieurs personnes. «Quand celui qui s’occupe de garder nos caisses en arrive à refuser d’assumer ce rôle, cela voudrait dire que les caisses sont vraiment vides», ironise un agent du ministère de l’économie et des finances. On comprend que le gouvernement veut juste susciter la grève des douaniers pour justifier la mauvaise gestion des finances publiques depuis les dernières élections. Les douaniers sont donc appelés à faire preuve de vigilance.

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