Droit de grève : jeu de ping-pong entre le gouvernement et la mouvance parlementaire

Le gouvernement et les députés de la mouvance présidentielle jouent à un jeu de cache-cache avec l’opinion publique béninoise sur la question du projet de loi sur le droit de grève. Les déclarations de l’honorable Djibril Mama Débourou sur Canal 3 Bénin viennent contrer celles faites par la ministre chargée des relations avec les institutions et la société civile, Safiatou Bassabi sur la même question et la même chaine de télévision deux jours plus tôt. A en croire les propos de Débourou, membre de la mouvance parlementaire, il s’agit d’une proposition de loi -faite par des députés- qui sera bel et bien soumise à l’examen à l’Assemblée nationale. L’honorable Débourou a ajouté que les députés n’ont aucune injonction à recevoir des syndicalistes d’autant plus que ils sont élus au suffrage universel direct. Ils jouissent par conséquent de plus de légitimité que les syndicalistes. Pourtant, Safiatou Bassabi avait parlé d’agitation en avançant que le projet de loi sur le droit de grève était en gestation. Mais la version de ladite loi publiée par la presse -La nouvelle Tribune y compris- ressemble à un projet de loi introduit au parlement par le gouvernement. Et voilà! La ministre en charge des relations avec les institutions dit une chose et un député de la mouvance vient servir presque le contraire au peuple. Analysant les propos de l’honorable Débourou, on constate bien que le gouvernement et sa majorité parlementaire ne sont pas dans une logique d’engager de manière concertée les reformes. Et malgré la menace des syndicalistes, on voit que les députés veulent voter une loi qui va susciter des crises dans le pays.

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