Donnons raison à Arthur Ashe. « Une des clés du succès, a-t-il dit, est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi, a-t-il ajouté, est la préparation ». Le grand tennisman que fut Arthur Ashe a ainsi lâché le mot : préparation. Il savait d’expérience que la victoire qui couronne un match est le résultat d’un long travail préalable. Tricheur, dehors !
D’où la place essentielle de la préparation dans tous nos rendez-vous dans la vie ou avec la vie. Nous avons choisi de nous autotester sur trois grands rendez-vous pour lesquels le Bénin, notre pays, a pris des engagements fermes. Notre pays saura-t-il honorer sa parole ? Saura-t-il être à la hauteur de ses engagements ?
Première escale : le système LMD. A comprendre par Licence-Master-Doctorat, marquant un tournant majeur dans l’enseignement supérieur à partir de la rentrée académique 2011-2012. Nous aurons accusé une année de retard sur le délai précédemment arrêté pour toutes les universités membres du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO).
Sommes-nous pour autant prêts ? Le système LMD va bouleverser de fond en comble, aussi bien dans sa forme, dans ses contenus que dans ses finalités l’enseignement supérieur dans notre pays. La semestrialisation des enseignements et du contrôle des connaissances sont à maîtrisés rigoureusement : contenu des programmes, qualités des infrastructures et des équipements, diverses normes à respecter, profil des encadreurs, débouchés offerts aux diplômés sur le marché du travail…Le Bénin, pour une application réussie du système LMD, s’est-il préparé pour laisser définitivement derrière lui nombre de problèmes récurrents qui risquent de réduire à néant le nouveau système ? Ces problèmes ont nom : pénurie d’enseignants qualifiés, d’amphithéâtres, de salles de cours, de laboratoires, de parcs informatiques…
Deuxième escale : le championnat d’Afrique d’athlétisme. Notre pays s’est engagé à l’organiser l’année prochaine. Des centaines d’athlètes de 53 Etats, dans des disciplines diverses, avec des délégations officielles africaines et non africaines, feront le voyage de Cotonou. C’est le stade Charles De Gaulle de Porto-Novo qui a été retenu pour abriter l’événement.
Le Bénin ainsi honoré ne tiendra une posture honorable aux yeux de tous qu’en se lançant, dès aujourd’hui même, si ce n’était déjà fait, dans un programme d’actions planifiées de préparation. Tous les paramètres sont à prendre en compte : l’accueil de nos hôtes, en termes de logement, de restauration, de transport, de visites guidées, de loisirs ; l’organisation des manifestations sportives proprement dites, en termes d’infrastructures d’entraînement et de compétition, d’encadreurs, de juges qualifiés sans négliger les problèmes de sécurité, de santé, de contrôle anti-dopage, de billetterie, de communication autour de l’événement, de couverture médiatique de celui-ci. Mention spéciale, en phase préparatoire, pour les cérémonies d’ouverture et de clôture, pour le renforcement des capacités de nos athlètes. Le Bénin, pays organisateur, ne doit pas faire piètre figure.
Troisième escale : le passage au numérique. Le Bénin, dans le domaine de la télévision et de la radiophonie, doit faire suite à une décision de la Conférence régionale des radiocommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT). La date butoir est fixée au 17 juin 2015. A cette date, les promoteurs de radiodiffusion sonores et de télévision doivent avoir remplacé leurs équipements analogiques de diffusion par des équipements numériques. Tout comme ils doivent avoir renforcé les capacités de leurs équipes de journalistes et de techniciens. A cette date, l’Etat doit avoir investi, en amont, dans les infrastructures et les équipements de base et se rendre disponible pour accompagner le processus. Mais apparemment, à ce jour, rien ne bouge. Le 17 juin 2015, c’est dans moins de quatre ans. Et demain, c’est déjà aujourd’hui. Selon Antoine de St Exupéry : « L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, tu as à le permettre » Ce à quoi nous ajoutons, grâce à une préparation en bonne et due forme.