Les dérives se poursuivent à l’Assemblée nationale. En effet, les responsables de l’institution parlementaire (à sa tête le président Mathurin Coffi Nago) ont fait suspendre illico presto les émissions sur la radio hémicycle émettant en direct depuis le palais des gouverneurs à Porto-Novo. Raison invoquée de sources proches du parlement : les débats menés hier à l’hémicycle à propos de la loi portant règles générales applicables aux personnels militaires, des forces de sécurité publique et assimilés en République du Bénin risqueraient d’enflammer le pays si la radio hémicycle passait en direct ces débats.
Pourquoi le président Nago et les siens veut-ils faire entendre à la population un seul son de cloche alors que cette radio hémicycle n’a pas été créée seulement pour les députés de la majorité parlementaire ni pour les militants Fcbe. C’est la radio de toutes les tendances, mouvanciers comme opposants. Une situation paradoxale qui a fait sortir de leurs gonds les députés de l’Union fait la nation qui ont dénoncé ce bâillonnement de la radio hémicycle; comme pour faire croire aux populations que tout est rose au parlement et que les débats se mènent dans la convivialité. C’est le député Augustin Ahouanvoébla et certains de ses collègues qui ont remarqué cette suspension et ont dénoncé vertement la chose. Pour se justifier hier à l’hémicycle, le président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago a dit que certains députés avaient été menacés de mort ainsi que leur famille par rapport à l’étude de la loi sur les militaires et assimilés. Il a même déclaré que ceux qui ont menacé ont révélé : qu’ils « attendent le jour des débats pour voir ce qu’ils vont dire… ». Ce serait pour cette raison qu’il a voulu que les débats d’hier ne soient pas diffusés à la radio hémicycle. Aux dernières nouvelles, on apprend même de sources parlementaires que le partenaire financier principal de cette radio hémicycle, en l’occurrence le Pnud, aurait averti les responsables de l’institution parlementaire par rapport à ce genre de situation qui compromet l’institution elle-même.