Opposition à la révision opportuniste de la Constitution : Jacques Migan appelle à une veille citoyenne et confond Amos Elègbè

Il y a quelques jours de cela, le bâtonnier Jacques Migan, invité sur une chaîne de télévision, a peint en noir les 100 jours et plus du régime de la refondation avec insistance sur les manigances du chef de l’Etat à vouloir à tout prix opérer une révision opportuniste de la Constitution. Mais il a été contredit quelques jours après par le conseiller politique du président en la personne de Amos Elègbè qui a tenté de rappeler son passé «d’ancien chantre de la révision de la Constitution pour maintenir en son temps Mathieu Kérékou au pouvoir en 2006 et qui avait trouvé sur son chemin la société civile». Ce dernier a renvoyé aussi Me Jacques Migan aux articles 42 et 44 de la Constitution qui sont le socle de la démocratie béninoise. Selon le conseiller politique du chef de l’Etat, devant le Président Barack Obama il y a de cela quelques semaines à la Maison Blanche, Boni Yayi avait affirmé son opposition à briguer un nouveau mandat en 2016. Face à ces propos peu convaincants, le bâtonnier est revenu une fois encore à la charge hier à travers une conférence de presse qu’il a donnée à son domicile à Porto-Novo pour balayer du revers de la main ces déclarations qu’il qualifie de mensongères. «Il n’est donc plus permis d’avoir un autre point de vue que celui des chantres du Docteur Boni Yayi», a martelé d’entrée le conférencier qui poursuit en affirmant qu’il renvoie aux commentaires du quotidien La Nouvelle Tribune du 27août 2009 suite aux propos de Pierre Osho lors d’une interview que celui-ci a accordée au journal La Presse du jour. Par rapport à l’insistance selon laquelle le président Boni Yayi n’irait pas à la révision de la constitution pour se maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2016, le conférencier qualifie cela de débat malsain et que ces assurances n’engagent que ceux qui y croient. «La constitution elle-même a prévu les conditions de sa révision à travers des articles précis. Lorsque la nécessité d’une révision s’imposera, elle se fera presque à l’unanimité» a-t-il martelé. Me Jacques Migan est revenu enfin sur la Lépi, cet outil utilisé dans le cadre des dernières élections électorales et qui suscite encore moult polémique surtout par rapport au référendum annoncé par le régime de la refondation. Pour le conférencier, cet outil électoral a écarté des milliers de nos concitoyens et le responsable de cette exclusion est le Chef de l’Etat lui-même et qu’il reconnait à la face du monde dans un pardon qu’il décline à longueur de discours. «Il ne peut y avoir de démocratie sans consultation libre et loyale» a-t-il déclaré. Il propose pour finir d’amender d’abord en priorité la Lépi. Selon ses propos, toute révision de la constitution sans la révision de la LEPI sera un coup sérieux et grave porté à la paix, à l’unité nationale, à la démocratie et au développement. «Amos Elègbè a t-il oublié les fondamentaux du kérékouisme qui ont prévalu après la brillante organisation de la conférence nationale de 1990 et celle de la conférence économique nationale de 1997 d’où le PAG tire ses sources et ressources ?» s’interroge le conférencier. Pour finir, le conférencier a invité tous les béninois à faire la veille citoyenne pour exiger les corrections préalables de la Lépi avant toute consultation du peuple et avant toute révision de la constitution.

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