Initié depuis 1982 par la Cedeao, le projet de gazoduc pour l’Afrique de l’Ouest est dans une phase active. Le gazoduc devant conduire le gaz depuis Itoki au Nigéria vers le Bénin, le Togo et le Ghana est construit. Mais à côté, le projet a développé un vaste programme de développement pour les communautés riveraines de l’infrastructure. C’est ce que l’Ong Nature Tropicale a décidé d’évaluer, grâce au programme d’Osiwa. Il l’a présenté à la presse samedi dernier à son siège à Akpakpa.
Sorties de terrain, discussions fréquentes avec les 13 communautés riveraines du projet gazoduc au Bénin, médiation sociale…Ainsi ce résume le travail de fourmi abattu par l’Ong Nature Tropicale pendant près de deux mois dans le cadre de l’évaluation du Programme de développement communautaire du projet gazoduc proposé par les Etudes d’impact environnementaux et initié et financé par ce dernier pour soulager ces communautés. En effet, choisi par Osiwa Open society initiative for west Africa), Nature Tropicale a pris l’initiative de procéder au suivi/évaluation des programmes de développement communautaire dans les pays qui abritent les infrastructures. Au Bénin, c’est l’Ong Nature Tropicale qui a été choisie pour cette évaluation. Courant Juin et Juillet, elle est à la rencontre des communautés pour recueillir leurs points de vue sur les infrastructures construites, voir si ce qui est prévu est fait. Sur le terrain, précise Joséa Dossou Bodjrênou, « nous avons noté que le projet a mis des panneaux d’information en français et en langue locale pour informer et sensibiliser les populations et leur donner des consignes et des comportements à tenir ». Sur dix localités visitées, le bilan est positif puisqu’en dehors de Bazounkpa et de Cococodji, les autres localités ont bénéficié des infrastructures prévues. Au total, le Programme de développement communautaire a permis de construire des latrines, des modules de classe, des bibliothèques, de centres de jeunes, de hangars de marché, de centres de santé, de forages d’eau, d’aménagement de voie. Sur le terrain, Nature Tropicale a constaté à Bazounkpa que les populations sont plus intéressées par la construction des infrastructures de drainage d’eau. A Akadjamè, les deux forages ne sont pas encore fonctionnels à cause de l’absence de groupes électrogènes pour les faire fonctionner. Idem pour le Centre de santé. A Cococodji, ni les modules de classe, ni la bibliothèque, ni les aménagements de voie n’ont été encore faits et les populations sont toujours en attente de ces promesses. Aussi, Nature tropicale a souhaité qu’un grand accent soit mis sur les mesures de sécurité par une bonne sensibilisation afin d’éviter les feux de brousse, les circulations anarchiques des véhicules sous les pilonnes, le désherbage…Cette évaluation permet de savoir qu’il reste quelques efforts à faire pour satisfaire toutes les doléances des communautaires de plus en plus exigeantes.