Chacun sait que TROY Davis a été exécuté par injection létale le 21 Septembre 2011, malgré les appels pathétiques émanant de plusieurs personnalités de taille et d’organisations de défense des droits de l’homme de premier plan dans le monde , comme Amnesty International. Le fondement clair de ces nombreuses interventions est que la culpabilité de ce citoyen américain manque de clarté.
Le doute étant manifestement persistant, les détenteurs du pouvoir d’état n’avaient rien d’autre à faire que de commuer la peine pour avoir un comportement conforme à l’adage selon lequel : « dans le doute on s’abstient ». Au lieu de cela, elles ont préféré donner la mort, un acte qui appelle de notre part des réflexions à certains égards.
– Sur le plan de la justice.
Nous ne pensons pas que l’on puisse dire que justice vient d’être rendue. Bien au contraire, il s’agit d’une vengeance pure et simple, d’un acte qui est d’un autre temps, puisque l’opinion publique internationale s’oriente de plus en plus vers l’abolition de la peine de mort. Le moment est venu de se débarrasser partout dans le monde y compris aux Etats unis d’Amérique d’une justice qui tue. Ce qui vient de se passer dans l’Etat de Géorgie est renversant et, il l’est davantage lorsque l’on considère que la cour suprême n’a pas pris en compte l’ultime recours. Une vie ne remplace pas une autre. Le policier qui serait la victime de TROY Davis est et demeure malgré tout dans l’autre monde qui na pas de commune mesure avec le monde visible. Une justice qui tue n’a pas de sens. Sur le plan moral et philosophique, loin de nous l’idée de moraliser qui que ce soit ou quelque institution que ce soit. Cependant, qu’il nous soit loisible de mettre en exergue que l’Etat qui est une institution responsable doit se garder de penser que celui qui tue doit être tué. Une telle idée est celle de l’homme de la rue. L’exécution d’un être humain est un acte déshumanisant aussi bien pour l’individu qui agit au nom de l’Etat que pour le meurtrier. Celui-ci et le bourreau perdent carrément leur humanité, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus des êtres humains dans toute l’acception du terme avec la perte de ce que cela comporte de noble et de sublime. Ce sont des hommes qui animent les institutions, et il leur incombe de faire de la raison leur guide. L’assassinat est de toute évidence un acte profondément répréhensible qui mérite d’être sanctionné comme tel en recourant à d’autres peines bien sévères à plus d’un égard.
– Le domaine de la sécurité et des droits de l’homme
Personne ne peut se permettre d’affirmer de façon candide que la peine de mort assure la sécurité des personnes et des biens, puisque des statistiques dignes d’intérêt ont révélé qu’elle n’est pas dissuasive, et qu’elle engendre dans bien des cas une recrudescence de la criminalité. L’exécution capitale devient alors un acte inutile, gratuit, ridicule et irrationnel. En ce qui concerne les droits de l’homme on est en droit de se prononcer de façon résolue contre ce châtiment, puisque selon le comité des droits de l’homme de l’ONU, le droit à la vie est le plus précieux des droits dont la protection s’impose à tous de toute évidence . Même si certains textes, en raison de la souveraineté des Etats, autorisent la peine de mort pour les actes les plus odieux, il convient de noter que la tendance abolitionniste gagne du terrain sous la pression de beaucoup de facteurs, de nombre d’idées qui tiennent à donner au droit à la vie tout son sens. C’est dire que l’on veut de plus en plus que l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 soit respecté à la lettre. C’est bien cette tendance claire et nette qui explique le vote massif en faveur du moratoire universel sur les exécutions capitales, intervenu à l’Assemblée générale de l’ONU en 2007, 2008 et 2010. En dépit de cette tendance fort heureuse, des Etats aux USA continuent d’appliquer la peine de mort, alors que ce grand pays qui se réclame des droits de l’homme et de la démocratie devrait tout mettre en œuvre pour devenir abolitionniste de fait et de droit. Il est normal que des pressions de toutes sortes à travers un lobbying approprié s’exercent sur les Etats-Unis d’Amérique pour bannir les exécutions capitales qui, répétons le, sont d’un autre temps. Etant donné que dans tous les pays, la majorité de la population est pour la peine de mort, il appartient aux détenteurs du pouvoir d’état de prendre courageusement leur responsabilité, quitte à organiser par la suite des campagnes de sensibilisation destinées à persuader les diverses couches sociales. Ce n’est vraiment pas indiqué de tuer pour tuer comme on vient de le faire dans l’Etat de Georgie aux USA. Une vaste campagne musclée s’impose afin d’y mettre fin dans ce grand pays et ailleurs pour protéger la dignité humaine qui n’a pas de valeur marchande.
Conclusion
La peine de mort détruit le droit à la vie et déshumanise. Les exécutions capitales ne favorisant pas la régression de la criminalité, il est tout à fait indiqué de faire des mesures sociales et de l’éducation, surtout l’éducation aux droits de l’homme, les instruments d’instauration d’un environnement où l’homme cessera d’être un loup pour l’homme.les organisations de défense des droits de l’homme savent ce qu’elles ont à faire pour une abolition universelle visant à protéger le droit à la vie en toute circonstance.