«Le Prd, nouveau départ et les prochains défis», tel est le thème principal autour duquel se sont réunis les 24 et 25 septembre 2011 au palais des congrès à Cotonou, les responsables du bureau directeur et militants du Parti du Renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Adrien Houngbédji. En effet, depuis les dernières élections présidentielles, on croyait ce parti définitivement enterré avec ses alliés de l’Union fait la nation.
Mais erreur, il a repris son envol politique à travers les présentes assises. La cérémonie officielle d’ouverture de cette université de vacances s’est déroulée, le samedi dernier, en présence de nombreuses personnalités politiques de notre pays, notamment les députés de l’Union fait la nation, les conseillers communaux et municipaux, les dignitaires, sages et notables, les têtes couronnées sans oublier les partis politiques alliés et amis de l’Union fait la nation. Il sonnait 12h 12 minutes lorsque le leader du Prd, Me Adrien Houngbédji, fit son entrée triomphale dans la salle où attendaient impatiemment des milliers de militants et sympathisants du parti. Après l’hymne national chanté en langue goun et celle du parti, l’honneur était revenu à Kader Gbadamassi de souhaiter la bienvenue aux participants de cette université de vacances. Selon lui, après plusieurs décennies de présence remarquable sur l’échiquier politique national et après d’âpres combats, le Prd est à un tournant décisif de son histoire. Il est revenu sur le contexte économique, social et politique qui, selon lui, ne cesse de se dégrader pour prendre une tournure dramatique. «Le pouvoir de Boni Yayi et ses complices ont prémédité, planifié et exécuté froidement un plan d’assassinat afin de déstabiliser notre jeune démocratie et de liquider les partis d’envergure comme le nôtre», a ajouté Kader Gbadamassi. Les moyens de l’Etat déployés, les harcèlements de tout genre, l’élimination systématique des marchés publics, l’interdiction formelle aux médias publics sont autant de maux dénoncés. Ce qui selon lui, n’a pas favorisé l’organisation des présentes assises. Il sera appuyé dans ses propos par le président de l’université de vacances Dr François Ahlonsou qui dira qu’au lendemain des consultations électorales, les plus calamiteuses de l’histoire politique de notre pays, il était urgent de procéder à une analyse de l’Etat des lieux, de tracer de nouvelles voies et de s’organiser pour empêcher que le doute s’installe au sein des concitoyens. Il n’a pas occulté les instruments qui pourront permettre de redynamiser le parti, notamment une stratégie claire ancrée dans les valeurs républicaines, des objectifs mobilisateurs, faire triompher les idéaux et faire gagner le Bénin. «L’université de vacances constitue l’ébauche d’un processus de réflexions et de débats dont les conclusions seront mises à la disposition des instances du parti de la base au sommet», a-t-il déclaré. Pour finir, Dr François Ahlonsou dira que les participants vont plancher sur de nombreuses questions touchant aux insuffisances de nos institutions politiques et sur l’expérience démocratique depuis 1990. La corruption et d’autres contre-valeurs telles que la transhumance, le mensonge et le culte de la personnalité ont été mis à nu par le président de l’université de vacances dans son allocution d’ouverture. Notons que Jean-Claude Codjia président de l’Undp, Jean-Baptiste Hounguè du parti AAR, Lazare Sèhouéto de Force Clé, Téophile Montcho représentant le Psd ainsi que Antoine Kolawolé Idji, coordonnateur national de l’Union fait la nation, sont passés à tour de rôle pour adresser leur message de soutien au Prd et au candidat de l’UN. «L’universités de vacances, c’est des choses dont on n’a besoin», a-t-il déclaré. Selon ses propos, Me Adrien Houngbédji a fait date dans notre pays et il ajoute qu’il y a un certain nombre d’acquis dans notre pays que le K.O frauduleux ne peut pas enlever. Le coordonnateur Kolawolé Idji n’a pas manqué de réitérer le soutien indéfectible de l’Un à cet allié politique qu’est le Prd. Précisons que les travaux se sont poursuivis à travers les ateliers qui aboutiront à des conclusions de cette université de vacances. Une séance de prière a été dite, le vendredi dernier, d’une part à l’Eglise catholique St Michel et Cotonou et une autre à la mosquée centrale du quartier Jak à Cotonou, en présence de tous les leaders du Prd et de l’UN.
Les grandes résolutions de l’université
Les rideaux sont tombés hier soir sur la deuxième université de vacances du Prd. Après deux jours de fructueuses réflexions, les 350 participants ont pris des résolutions par rapport au parti, à l’Un et à l’actualité nationale. Comme à l’ouverture, la clôture de cette université de vacances a connu la présence des mêmes leaders de l’Un : Idji Kolawolé, Lazare Sèhouéto, Jean Claude Codjia, Théophile Montcho. Le rapport global de l’université a été lu par Awawou Alabi suivi du discours de clôture présenté par le secrétaire général du parti Wabi Fagbémi. Comme on pouvait s’y attendre, le parti n’a pas trahi ses aspirations de parti de l’opposition. Ainsi, il demande le retrait pur et simple de la loi sur le droit de grève afin d’apaiser la tension politique, économique et sociale mais aussi la correction du Programme de vérification des importations. Les militants réaffirment leur appartenance à l’Un et s’engagent à œuvrer pour son renforcement et son rayonnement. Concernant le parti, les militants ont décidé, entre autres, de redynamiser les structures du parti en établissant un dialogue permanent avec les militants, en mettant à jour le projet de société du parti et en instituant un financement propre. Toutes choses qui ont été renchéries par le discours du Sg. « La vraie menace contre nos institutions est dans le projet de refondation qui porte en germe la destruction de notre régime », a affirmé Wabi Fagbémi.
Rb-Prd : la rupture confirmée !
Si la présence du sage Karim da Silva à cette université de vacances a surpris plus d’un. C’est plutôt l’absence totale de la Rb qui aura suscité des interrogations. Interrogé sur ce sujet, le président de cette université François Ahlonsou a bien confirmé que la Rb a été invitée au même titre que les autres partis. Mais elle n’a pas daigné envoyer le moindre représentant. Or, on se rappelle, la Rb avait envoyé une forte délégation au congrès extraordinaire du Psd. C’était pourtant bien après notre décision de suspension de la Rb. Les démons de la division entre ces deux partis reviennent au galop, quelques mois après une cohabitation de quelques années au sein de l’Un.