Vote de lois liberticides et intimidation des forces sociales : l’Un dénonce un coup d’Etat contre la démocratie

La dernière sortie médiatique du président de la République a fini par sortir l’Un de son silence. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, elle dénonce «une scène tragique et burlesque» du président de la République qui, selon elle, n’honore pas notre pays. Elle balaie du revers de la main l’argumentaire «trop facile» qui consiste à dire que l’opposition est à la base des grèves des syndicats. L’Union s’en offusque, dénonce les mensonges et la fuite de responsabilité et demande à ses militants de rester vigilants pour contrer les velléités dictatoriales de Yayi.

Communiqué de l’Union fait la Nation

Le Bénin, notre pays, vient de recevoir un coup de poignard de plus dans le dos. Dans un scénario bien orchestré, Yayi Boni et les députés de la majorité présidentielle à ses ordres, ont enclenché depuis quelques semaines un processus de coup d’Etat contre la République, contre la Démocratie et contre le développement de notre pays.

En effet, Yayi Boni et les siens viennent formellement de supprimer le droit de grève aux douaniers et aux agents des eaux et Forêts, en toute violation de notre Constitution. Ils se préparent à supprimer dans les faits, les droits de grèves aux travailleurs, toutes catégories confondues. Et, il ne s’agit là que d’un commencement.

Nous assistons à diverses mises en scène destinées à distraire l’opinion. Au lieu de tirer les conséquences de ses échecs dans la gestion de notre économie, de son incapacité à animer un dialogue politique et social fécond, de son inaptitude à faire fonctionner l’Etat conformément aux lois, le Président Yayi Boni s’attaque aux travailleurs, aux syndicalistes et aux partis politiques de l’opposition, pour leur faire porter la charge des malheurs et de la honte qu’il attire sur notre pays. Notre peuple ne saurait être dupe.

L’agenda du Président Yayi Boni se révèle clairement : il veut parachever son œuvre de contrôle total des institutions, de contrôle total des volontés, des hommes et des choses. Il rêve d’être un « Papa » de la Nation, à la manière des dictateurs bouffons.

On s’en convainc davantage en suivant la scène burlesque et tragique, que la presse audiovisuelle nous a diffusée, le mercredi 28 Septembre 2011 : le Chef de l’Etat en face des douaniers à la retraite.

De ses déclarations, on peut retenir notamment :

1. Le Président Yayi Boni a voulu nous faire croire qu’il est patriote, peut-être le seul au Bénin, et que les autres sont tous des apatrides ;

2. Il a voulu créer la confusion sur les motivations des travailleurs, qui selon lui, sont des voleurs impénitents et des porte-voix des partis de l’opposition. Tout le monde sait qu’il s’agit d’un argument facile que livrent tous les dictateurs confrontés aux luttes syndicales ;

3. Notre Chef d’Etat, bien que détenant tous les pouvoirs d’investigation de l’Etat, ne se gêne pas pour dire publiquement et sans pudeur, des contre-vérités. Tous les observateurs avertis savent que l’Union fait la Nation fait preuve de beaucoup de retenue, pour que son combat ne soit ni attentatoire à la paix sociale, ni un obstacle aux actions pertinentes de développement de notre pays. En ce début de quinquennat, comme ce fut déjà le cas entre 2006 et 2008, l’Union fait la Nation a fait l’option de l’observation active afin de laisser au Président Yayi Boni la possibilité éventuelle de réorienter son action à la tête de l’Etat. Visiblement, il n’a pas changé : il reste le spécialiste de la provocation gratuite, de la haine à peine dissimulée, de l’improvisation, de la fuite de responsabilité, des mensonges cyniques.

4. Le Chef de l’Etat sait que les syndicats n’ont pas besoin des partis politiques, pour déterminer le contenu et les approches de leurs combats. Pourquoi s’est-il alors livré à tous ces amalgames et à toutes ces incongruités qui sont incompatibles avec les charges d’une fonction à laquelle, il réclame être « proprement » élu ?

5. il a cru devoir faire peur aux citoyens et semer la panique au sein des forces sociales et politiques, espérant ainsi émasculer tous les combats susceptibles de contrecarrer son coup d’Etat contre le Bénin.

Face à cette situation, l’Union fait la Nation s’indigne de ces dérives récurrentes que les Béninois croyaient révolues depuis la Conférence nationale des forces vives.

– L’UN considère que le combat engagé par le syndicat des douanes pour préserver les droits de grève pour sa corporation constitue un combat pour les libertés, pour la démocratie, pour le développement du Bénin ; car un Bénin sous une dictature, ne sera jamais un pays émancipé, crédible et développé. Un Bénin, tel que conduit actuellement par un Yayi Boni, aux tendances autocratiques de plus en plus affirmées, inspirées et nourries par quelques pyromanes des FCBE, ne produira aucune prospérité.

– La suppression du droit de grève d’un côté, les restrictions de la jouissance du droit de grève de l’autre, les éructations de certains députés qui prétendent représenter un peuple qu’ils n’écoutent pas, etc. sont des indicateurs évidents du danger que constitue le pouvoir de Yayi Boni pour les libertés, la démocratie et le développement du Bénin.

L’Union fait la Nation en appelle par conséquent, à tous les démocrates, à tous les citoyens épris de paix, de justice sociale et soucieux du développement de notre pays, afin qu’ils reprennent de manière plus résolue, la défense de nos libertés chèrement acquises, afin que sous le fallacieux prétexte de « créer des richesses » personne ne fasse reculer notre pays ;

L’Union fait la Nation demande à ses militants de ne ménager aucun effort pour expliquer à nos populations, les enjeux de l’heure, afin de les épargner des affres de la mystification, de la diversion et du mensonge.

Le combat pour la préservation des libertés et de la démocratie est un impératif incontournable pour le développement du Bénin.

Mobilisons-nous tous pour barrer la route à la dictature et au mensonge érigé en système de gouvernance !

Le coup d’Etat contre le Bénin et sa Démocratie ne passera pas !

Cotonou, le 29 Septembre 2011
La Conférence des Présidents de l’Union fait la Nation

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