La liberté dans la vie de l’être humain

La liberté !voila un concept que l’on définit de diverses manières toujours avec un dénominateur commun et fondamental : absence de contrainte extérieure. Qu’il s’agisse de la philosophie, du droit, de la politique, des relations interpesonnelles, cet élément constitutif de la liberté ne fait jamais défaut. Après avoir abordé ce que l’on dit et pense du concept, il sera question de mettre en relief la place qui est véritablement la sienne dans la vie de tout être humain à des niveaux donnés.

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La liberté, du latin libertas est , selon le vocabulaire philosophique technique et critique de Lalande,<< l’état de celui qui fait ce qu’il veut, et non ce que veut un autre que lui ; elle est absence de contrainte étrangère<<.Il est précisé aussi qu’au sens primitif<<l’homme libre est l’homme qui n’est pas esclave ou prisonnier<<.Au sens psychologique et moral, la liberté est<<l’état de l’être qui, soit qu’il fasse le bien, soit qu’il fasse le mal , se décide après réflexion, en connaissance de cause, qui sait ce qu’il veut et pourquoi il le veut <<. S’li en est ainsi, il nous est loisible de dire que la réflexion, en d’autres termes, le raisonnement occupe une place non négligeable dans un tel état. Il faut noter que l’on incline de plus en plus à considérer que tout acte résultant de la passion est sans commune mesure avec la liberté, parce que son auteur n’a véritablement pas agi librement. Une conjugaison de facteurs, de forces extérieures l’a manifestement empêché d’être maitre de ses sens. Donc la liberté que l’on conçoit est loin d’être l’antinomie de la raison, et revêt ainsi un caractère normatif. C’est le lieu de se souvenir que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ,tout à fait au début de la révolution française, fait comprendre que << la liberté consiste à agir sans nuire à autrui<<.En tout cas, le rôle que joue la liberté dans l’existence humaine, dans la vie de tout être humain est incontestable à plus d’un égard, si bien que sa non préservation est à l’origine de grands soubresauts. Les révolutions survenues ça et là dans l’histoire de l’humanité proviennent de l’absence de liberté. Le fait que la devise française commence par ce concept ne manque pas de signification. On ne se permettra pas d’oublier que Dieu lui-même, auteur souverain de la création, a créé l’homme libre dans toute l’acception du terme. Il ne fait obligation à personne de le reconnaitre, de l’aimer, ni de l’adorer. Si l’auteur de la création a créé l’être humain libre, il est difficilement concevable que celui-ci soit privé de cet attribut fondamental par la faute de ses semblables, des structures et leurs idéologies fondatrices. Donc l’esclavage sous quelque forme que ce soit, la colonisation et l’impérialisme sont des atteintes de la plus grande gravité à la liberté et à la dignité, autant de choses qui ravalent l’homme au rang d’objet, alors qu’il est la plus parfaite créature conformément au plan divin. Depuis des temps immémoriaux, des hommes et des femmes meurent courageusement pour la liberté, entendant léguer ainsi à la postérité un héritage fort précieux. Les guerres de libération nationale qui ont eu lieu à travers les siècles sont là pour confirmer cette assertion.

 

La place de la liberté dans l’existence humaine

Nul ne peut contester que l’existence humaine sous tous ses aspects manquerait d’équilibre sans la liberté. Au plan individuel, dans les relations interpersonnelles, donc familiales, sociales, professionnelles, comme dans celles incluant l’Etat ,la liberté est un élément déterminant .Partons de la liberté individuelle qui se définit comme « la liberté qu’a tout individu respectueux de la loi, de penser ce qu’il veut, de dire ce qu’il veut et d’aller où il veut dans les limites prescrites par la loi, sans que quiconque l’en empêche. »Il ressort de cette définition non équivoque que la manifestation de la liberté est soumise à des normes en vue d’une harmonie, d’un équilibre à tous les niveaux pour rendre impossible le règne de l’anarchie, voire du nihilisme. Au sein d’un couple ,au niveau familial, le père et la mère , ainsi que les enfants ne peuvent pas agir sans se référer à des repères précis .Il en est de même au niveau social plus élargi et à celui de l’Etat .Celui-ci ne peut pas restreindre sans fondement clair, sans raison valable . et ce, pour un temps court, les diverses manifestations particulières de la liberté, nous avons nommé les libertés publiques qui, tout en préservant la dignité humaine, consolident la démocratie. Il convient de dire avec insistance que l’être humain privé de liberté est atteint dans sa dignité. Mais il doit jouir de sa liberté avec intelligence s’il veut être pris au sérieux, s’il tient à respecter l’autre, car , il n’est pas indiqué que l’exercice de sa liberté constitue une entrave à celle des autres. Il est tenu également de respecter l’autorité de l’Etat, l’autorité légitime, constitutionnellement établie, et qui s’exerce conformément à des normes données. Ainsi, il vivra en homme libre, puisqu’il ne fait rien qui soit contraire aux repères qu’il est censé connaitre. C’est la suprématie de l’autorité de l’Etat qui constitue la garantie de l’ordre et de la loi et qui de ce fait empêche l’homme d’être un loup pour l’homme. La liberté étant une caractéristique d’importance avérée de l’être humain, il serait de bon aloi que les relations interpersonnelles lui accordent une place de choix. Elle constitue une source de fierté pour l’individu qui agit sans aucune crainte où qu’il soit et qui est appelé à s’abstenir de mettre en péril la liberté de l’autre. L’épanouissement individuel et collectif ne peut s’accomplir sans la liberté. Les différentes manifestations particulières de ce concept c’est-à-dire les libertés publiques sont pour chaque membre de la société des domaines réservés où s’affirme la personnalité que l’Etat est tenu de respecter à tout moment, tant qu’il n’y a pas de situation de danger public exceptionnel menaçant la vie de la nation et requérant une restriction temporaire .Il ne s’agit là que d’une intervention ponctuelle en attendant le retour à la normale, et qui ne comporte rien d’inquiétant.

Conclusion :

L’être humain a été créé libre. Il est né libre, et c’est parfaitement convenant qu’il le demeure en vue de son épanouissement .En temps normal, aucun facteur extérieur ne doit l’empêcher de jouir de sa liberté tout en respectant évidemment celle des autres grâce au recours à la raison. L’homme libre ne peut en aucun cas reléguer au second plan les règles établies dans l’intérêt de tous .Bien au contraire il est tenu de les accepter de bon cœur pour contribuer au bien être de la communauté dont il est membre. Quant aux gouvernants, ils doivent savoir à quoi s’en tenir pour que les individus relevant de leur juridiction ne soient pas contraints de recourir au droit de résistance pour sauvegarder leur liberté. Ainsi donc la paix, condition sine qua non de la promotion du droit au développement ne sera pas un vain mot.

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PAR Jean-Baptiste GNONHOUE
Président de la coalition béninoise pour la Cour Pénale Internationale

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