Mise à l’écart du Couffo dans toutes les politiques de développement : le cri de détresse de Bruno Fangnigbé

Depuis 2006, les populations du Couffo sont victimes d’une « ségrégation politique ». Ce département est systématiquement écarté de toutes politiques de développement. Pour dénoncer tout cela, un homme : Bruno Fangnigbé, coordonnateur communal  Fcbe de Djakotomey. C’est lui qui a décidé de porter ces frustrations et déceptions de toutes ces populations au public.

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C’est d’abord par un état des lieux que  Bruno Fangnigbé a commencé  un sévère réquisitoire contre le gouvernement de Yayi. Selon lui, tout porte à croire que Yayi ne porte pas le Couffo dans son cœur. Depuis son accession au pouvoir, il n’y a aucune réalisation à mettre à l’actif du régime Yayi à part les quelques nominations de politiques qui, malheureusement, ne profitent pas aux populations. Un à un, il a déroulé les grains de son chapelet d’amertume et de chagrins.  De 2006 à ce jour, dit-il, le réseau routier de cette localité n’a pas bougé d’un seul millimètre. Il en est de même pour l’électricité et l’eau. Les centres de santé qui existaient avant l’avènement du régime du changement sont restés sans aucune touche, avec le nombre restreint du personnel qui est d’ailleurs moins qualifié. Si aujourd’hui, des localités se réjouissent de ce que l’école connaît une évolution à leur niveau, cela n’est pas le cas dans le Couffo. C’est un département laissé pour compte. Si à Adjahonmey, dans la commune de Klouékanmey, le lycée dont le projet date de plus d’une décennie est en cours de mise en œuvre actuellement, il a fallu la mort de Mme Bernadette Sohoudji.  A Djakotomey, par contre, le lycée industriel de kpoba est rangé aux oubliettes. On n’y songe même pas. On attend certainement un évènement malheureux pour le relancer en guise de récompense. Dans les rares collèges d’enseignement Général créés dans une atmosphère peu orthodoxe, il y a un manque de ressources pour leur fonctionnement. Les responsables desdits collèges sont obligés de recourir aux souscriptions pour faire face aux besoins en enseignants et salles de classes. Finalement, ce sont les pauvres parents d’élèves qui en subissent les conséquences.

 

S’il y a une localité qui est moins sécurisée que les autres dans ce Bénin, c’est aussi le Couffo. Pour tout un département, il n’y a que deux commissariats de polices avec des agents de sécurité dont l’effectif ne permet pas de protéger un seul quartier de Parakou. Les brigades de gendarmerie qui pouvaient faire l’affaire disposent de peu de moyens (roulants et humains) pour accomplir leur mission. Les populations sont exposées à l’insécurité totale, puisque la vindicte populaire est interdite. Le Couffo fait partie des localités productrices de coton et de produits vivriers au Bénin. Mais le défaut d’encadrement technique,  de routes et de pistes rurales empêchent les agriculteurs de faire évoluer leurs activités.  Le Micro crédit aux plus pauvres a battu son plein dans ce pays, mais on peut compter du bout des doigts le nombre de bénéficiaires dans le Couffo, comparativement aux autres  département.  Le Fonds National pour la promotion de  l’Emploi des jeunes (Fnpeej) est quasi absent. Voilà autant de maux qui minent le Couffo. Ce qui amène le conférencier à se demander si le peuple adja a commis un péché d’être la localité natale d’un leader de l’opposition ? Et même si c’est le cas, est-ce encore un tort pour les populations des six communes du Couffo de soutenir Yayi aux dernières élections? S’interroge Bruno Fangnigbé avec les statistiques suivantes : lors des présidentielles de 2006, Yayi a obtenu environ 5% des voix dans le Couffo. En 2011, le taux est passé à plus de 46% avec trois députés à hémicycle. C’est un score jamais obtenu par un candidat dans le Couffo autre que le parti de la localité. Les populations ont fait ce travail pour exprimer leur adhésion au projet de société de Yayi. Ce qui fâche encore, d’après Fangnigbé, c’est que yayi s’est fait entouré de certains cadres du Couffo qui ne connaissent pas les vrais problèmes du Couffo. Bruno Fangnigbé se désole aussi que certaines personnalités ressortissantes du Mono ne se préoccupent pas du développement du milieu adja. Lui qui a démissionné du Prd depuis 2006 et s’est totalement mis au service de Boni Yayi. Pour finir ses propos, Bruno Fangnigbé a réitéré son soutien à Yayi et invité le régime à penser au peuple adja.

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