Les populations du sud du Bénin subissent chaque année les affres de la crue du fleuve Ouémé. C’est un phénomène cyclique. Pourtant, chaque fois, le gouvernement reste indifférent et attend que le désastre arrive pour chercher des solutions.
Selon les dernières nouvelles, la crue serait déjà à hauteur de Bonou dans la vallée de l’Ouémé. Dans les semaines à venir, si rien n’est fait, cette crue risque d’envahir Cotonou et ses environs. Chaque année et à des périodes précises, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les eaux de notre réseau fluvial sortent de leurs lits, notamment dans la région méridionale, avec pour conséquence l’inondation et sa suite de maladies. Les populations se retrouvent sans abris et surtout sans nourriture car l’eau est passée par là. Le précieux liquide incolore pourtant indispensable à la vie crée de nombreux dégats. Et dans ces moments de douleurs, des appels à la rescousse des populations fusent de partout. Les autorités à divers niveau de responsabilité sollicitent des aides en interne comme à l’international. La Caritas, la Croix rouge, et autres viennent avec des moustiquaires, des nattes et de vivres, au secours des personnes sinistrées. Des dons seront au rendez-vous. Pourtant les autorités de notre pays et les différents structures et organisations humanitaires n’ont jamais menées des actions pour prévenir cette crue. La chose est devenue une habitude et à chaque année, le rituel se répète. Tout porte à croire que certains ont intérêt à ce que les choses se passent ainsi. Ils profiteraient donc du malheur des sinistrés pour se mettre plein les poches. On comprend alors que rien ne soit fait pour prévenir le risque. Pourtant, il existe dans notre pays une Direction de prévention sociale et de lutte contre les catastrophes. Le Chef de l’Etat a nommé encore un Haut commissaire à la solidarité nationale. Pourtant aucun plan de prévention des risques et catastrophes naturelles ne semblent paraître. Placide Clédjo, Professeur de géographie à l’université d’Abomey-Calavi, avait donné l’alerte sur les plateaux d’une télévision privée de la place. Mais, les autorités ont fait la sourde oreille. En son temps, l’expert en aménagement du territoire Clédjo avait relevé que, compte tenu du sens d’écoulement des eaux septentrionales, la montée de celles méridionales sera considérable et devait inquiéter. En effet, le bassin fluvial septentrional coule ses eaux du nord vers le sud du pays. Ainsi, ces eaux venues du nord viennent combler les cours d’eau de la partie méridionale de notre pays. Et avec les pluies drues de cette petite saison pluvieuse, elles quittent leurs lits pour les rives.
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